"En tant que président du parti, Bouteflika a tout le pouvoir au FLN. C'est lui qui décidera de ce qu'il voudra en temps opportun", a affirmé le chef de l'ex-parti unique. à plus d'une année et demie de l'élection présidentielle, Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, ne s'embarrasse pas pour déclarer connaître, d'ores et déjà, le nom du Président qui sera élu en 2019. "Il n'y a que Dieu et le FLN qui connaissent le prochain président de la République. Oui, son nom est déjà dans ma tête", a-t-il, en effet, déclaré, avant-hier, dans une émission de la chaîne privé Ennahar TV. Ould Abbes est-il réellement dans le secret des dieux ? Ou bien tente-t-il d'influencer l'opinion à l'approche de cette présidentielle qui fait saliver bien des postulants ? S'il a tempéré son propos sur la comparaison du FLN à Dieu qu'il ne voudrait, toutefois, pas mettre sur le même niveau, Ould Abbes a juré que le prochain Président sera bel et bien du FLN. "Oui, on ne peut pas se mettre au même niveau que Dieu certes, mais je le dis et le répète le FLN a son propre candidat, son nom est dans ma tête mais je ne le dévoile pas car 2019 est encore loin", a-t-il martelé, en mettant en avant "la légitimité historique du FLN". Pour lui, "seul le FLN a la légitimité historique" qu'il préfère à la légitimité révolutionnaire longtemps défendue par les tenants du pouvoir. "Personnellement, je préfère parler de légitimité historique au lieu de légitimité révolutionnaire. Je le dis et je le répète, c'est le FLN qui a la légitimité historique. C'est le FLN qui a fondé l'Etat algérien en signant les Accords d'Evian de mars 1962. Les moudjahidine sont toujours là et le Président Abdelaziz Bouteflika en est un", a justifié Ould Abbes. En jurant que le prochain Président sera du FLN, Ould Abbes entendait-il par là que c'est Bouteflika qui sera reconduit pour un cinquième mandat ? "Seul Dieu le sait", a-t-il répondu à l'intervieweur, laissant ainsi la brèche toujours ouverte pour un éventuel cinquième mandat pour Bouteflika. Cela quand bien même il aurait réaffirmé avoir "interdit à tout responsable et à tout militant du FLN" de défendre cette option, du moins pas dans la présente campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre prochain. "En tant que président du parti, Bouteflika a tout le pouvoir au FLN. C'est lui qui décidera de ce qu'il voudra en temps opportun. Pour l'instant, il s'occupe à gérer les affaires du pays. Une tâche qu'il assume aisément", a-t-il affirmé, non sans se vanter d'être détenteur "d'informations vérifiées". "J'ai des informations et je sais bien de quoi je parle", a-t-il justifié. Quant aux partis de l'opposition qui réclament la tenue d'une élection présidentielle anticipée et l'instauration d'une "période de transition" au vu de la vacance du Président, le chef du FLN les accuse de faire de la surenchère. "La transition réclamée relève de l'imaginaire. Ces gens-là vivent sur la planète Mars", a-t-il asséné. Dans son imagination, l'Algérie est un pays qui fonctionne le "plus normalement du monde". Il étayera ses propos, par l'existence des institutions de l'Etat telles que, cite-t-il, le Parlement avec ses deux chambres ou encore... la Sonatrach, voire l'EVSM (entreprise des travaux publics). L'autre cible d'Ould Abbes n'est autre que l'ennemi juré du clan présidentiel, en l'occurrence Ali Benflis que le SG du FLN accuse ouvertement d'avoir "trahi" Boutelika. "Oui il a trahi le président Bouteflika qui l'avait désigné, (début des années 2000), SG et chef de cabinet de la Présidence avant de le hisser au rang de chef du gouvernement et SG du FLN", a-t-il affirmé. Farid Abdeladim