La nécessité de réviser les textes qui réglementent la vente des psychotropes dans les officines et la protection du pharmacien ont été les deux points essentiels de ce rendez-vous organisé à l'initiative du Snapo local. Les débats se sont focalisés sur le vide juridique et l'insuffisance de la réglementation, les pénuries de médicaments et les conditions de travail des pharmaciens qui sont parfois agressés dans l'exercice de leur profession. M. Abed Fayçal, le vice-président du syndicat, a mis en exergue les conditions et régimes d'exercice de la profession contenu dans le décret exécutif : 92 276 du 6 juillet 1992 portant code de déontologie : "Quiconque a délivré des substances psychotropes sans ordonnance ou connaît le caractère fictif ou de complaisance des ordonnances médicales est puni à un emprisonnement de 5 à 15 ans et d'une amende de 500 000 à 1000 000 DA. En cas de condamnation, l'article 19 de la loi 04-18 du 25 décembre 2004 stipule l'interdiction directe d'exercice." Cependant, a ajouté le même responsable, "il existe un consensus collectif pour compléter plusieurs lois par des textes réglementaires précis pour colmater les vides existants et permettre aux professionnels d'exercer dans un cadre meilleur assurant sécurité et mettant fin à l'utilisation illégale des psychotropes''. Cette rencontre régionale a pour objectif de débattre les moyens à mettre en œuvre pour sécuriser le circuit des psychotropes et sensibiliser les pharmaciens considérés comme ‘‘la pièce maîtresse du programme national de lutte contre la commercialisation illégale de cette substance'', a souligné, de sa part, le représentant local du Snapo. À la fin de la rencontre, les 400 participants à cette rencontre venus de 27 wilayas ont appelé, en plus de la protection des pharmaciens, à la création d'une liste locale des médicaments similaires aux psychotropes et à la nécessité d'établir un registre des ordonnances relatives aux médicaments de type psychotropes avec l'établissement de 3 copies (la première pour le médecin, la seconde pour le malade et la troisième pour le pharmacien). Ce répertoire devra contenir ‘‘toutes les données relatives à l'ordonnance et aux médicaments prescrits pour chaque malade pour faciliter l'opération de suivi sur tout le territoire national et éviter les dépassements et les manipulations pouvant survenir'', ont-ils souligné. Le représentant du syndicat a rappelé que ces quelques recommandations sont parmi les 10 points qu'ils vont soumettre à tous les partenaires qui s'activent à la conception d'un avant-projet sur les psychotropes. Chabane BOUARISSA