Hier, les cinq syndicats de l'éducation nationale (Snapest, Satef, SNTE, Cela et Unpef), membres de l'Intersyndicale autonome, sont revenus à la charge et se préparent déjà à organiser une action de protestation dont la date sera fixée lors de la prochaine réunion, prévue pour le 10 mars. Cette décision est le résultat d'une réunion tenue dimanche dernier au siège de l'Unpef, au cours de laquelle les dirigeants des cinq syndicats de l'éducation ont noté avec satisfaction "la forte mobilisation" enregistrée suite à leur mot d'ordre de protestation des 20 et 21 février derniers, malgré, affirment-ils, "la désinformation et les entraves". Les concernés se sont concertés quant aux formes et actions de protestation à engager pour faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles en suspens. Les représentants des syndicats ont, de ce fait, décidé de formuler des revendications à satisfaire en urgence, notamment, "l'arrêt immédiat de l'application des procédures de révocation des enseignants, à l'instar du scénario qui se répète à chaque fois (2003-2006-2010-2012 et 2014, à deux reprises", qu'ils considèrent comme "une atteinte flagrante aux lois et une atteinte à la crédibilité de l'école algérienne". Aussi, l'Intersyndicale de l'éducation renouvelle son soutien aux enseignants révoqués jusqu'à leur réintégration à leurs postes de travail. Ils ont, en outre, réitéré leur attachement à leurs revendications, à savoir l'engagement du ministère de l'Education nationale à remédier aux dysfonctionnements contenus dans le statut particulier 12/240 relatif aux travailleurs de l'éducation nationale et l'application immédiate des dispositions du décret présidentiel 266-14, l'attachement aux revendications exprimées dans le cadre de l'Intersyndicale de la Fonction publique (loi sur la retraite, code du travail, etc.) et l'ouverture de perspectives de promotion, l'attribution de postes en nombre suffisant pour tous les grades, l'accélération de la révision du décret relatif aux examens professionnels et la révision du point indiciaire. En outre, ils revendiquent l'amélioration de la situation sociale des corps communs et des ouvriers professionnels en procédant à la suppression définitive de l'article 87 bis, à la révision de la prime de zone et à la résolution du problème de la baisse du pouvoir d'achat ainsi qu'à celle du problème de l'augmentation effrénée des prix provoquée par les répercussions de la loi de finances 2018 pour assurer une vie décente. Suite à cela, l'Intersyndicale de l'éducation a, tout en décidant d'un mouvement de protestation, appelé à "élever le dialogue au niveau de la négociation au service des aspirations des travailleurs". Joint hier par téléphone, Meziane Mériane, le coordinateur national du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), a affirmé : "Si la réunion de dimanche a servi à évaluer la grève des 20 et 21 février, le 10 mars nous parlerons des perspectives." Et d'ajouter, tout en soulignant le soutien de l'Intersyndicale aux enseignants révoqués du Cnapeste : "Nous avons dénoncé ce qui se passe sur le terrain et nous appelons toujours à un véritable dialogue qui peut vraiment solutionner le problème." Ensuite, M. Mériane rebondit sur la lettre du président Bouteflika, qui parle de dialogue. "Nous n'avons jamais été contre le dialogue. Nous voulons dialoguer avec les responsables qui ont en main la clé des problèmes", assure-t-il. A. R. [email protected]