L'Algérie est le premier partenaire commercial en Afrique de la Turquie, indiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite depuis hier en Algérie, dans une interview au quotidien Echorouk. M. Erdogan a relevé que les entreprises turques sont parmi les plus grands investisseurs étrangers en Algérie, avec un volume global estimé à 3,5 milliards de dollars. "Les autorités algériennes, elles-mêmes, affirment que les entreprises qui offrent le plus d'opportunités d'emploi en Algérie sont les entreprises turques", souligne le président turc, prévoyant un développement des relations économiques entre les deux pays. M. Erdogan estime que la signature de la convention relative à la promotion et la protection réciproques des investissements, en négociation depuis longtemps, pourrait constituer "une étape importante". Le président Turc relève, également, que la politique des quotas et des licences d'importation impacte négativement les relations commerciales entre les deux pays. Ces procédures, soutient le président turc, encouragent l'importation par l'Algérie des produits dont elle a besoin à partir de l'Union européenne (UE), au lieu de la Turquie, à des coûts plus élevés, en raison de l'accord de libre-échange signé avec l'UE. "Nous sommes disposés à offrir ces produits à des prix inférieurs et d'une qualité supérieure", a-t-il proposé, ajoutant que la levée de ces mesures contribuerait à l'augmentation des échanges commerciaux. Ces questions seront certainement abordées lors de la réunion de la commission mixte bilatérale. Selon l'Agence nationale du développement de l'investissement, la Turquie a occupé la première place des investissements mixtes en terme de nombre et de montant de projets avec plus de 20 projets d'investissement d'un montant global de plus de 200 milliards de dinars devant générer près de 6 000 emplois. Parmi les investissements turcs en Algérie figure le complexe intégré de textile de Sidi-Khettab à Relizane. L'unité de filature de coton, faisant partie de ce complexe, devrait entrer en production dans les prochains mois. D'une capacité de production de 9 000 tonnes/an, cette usine fait partie d'un projet de complexe composé de 8 usines de production intégrée appartenant à la joint-venture Tayal formée de deux filiales du groupe public national de textile Getex, du holding Madar (ex-SNTA) et de l'entreprise turque Intertay. Outre cette usine de filature, ce complexe sera composé d'usines de tissage, de traitement, de confection, de bonneterie, et d'ennoblissement de tissus, soit le finissage, le blanchiment et la teinture. Le projet comporte deux étapes : la première, qui se terminera d'ici à fin 2018, porte sur la réalisation de huit usines totalement intégrées, d'un centre d'affaires et d'une d'école de formation en métiers de tissage et de confection avec une capacité d'accueil de 500 stagiaires par session. Toujours dans le secteur du textile, un protocole d'accord a été signé entre l'entreprise publique nationale Texalg et la société turque Boyner Sanayi AS, pour la création d'une joint-venture de production de filés de laine et d'autres produits textiles à Meskiana (Oum El-Bouaghi. L'autre investissement d'envergure concerne l'extension du complexe sidérurgique d'aciérie et de laminoirs du groupe turc de droit algérien Tosyali Iron and Steel Industry Algérie sur une superficie de 100 hectares, dédiée à la production du rond à béton, dans le pôle économique de Béthioua. Sa capacité de production est estimée à 2 millions de tonnes/an. Dans le secteur énergétique, Sonatrach a signé en 2017 un mémorandum d'entente avec Ronesans Endestri Tesisleri lnsaat Sanayi ve Ticaret et Bayegan pour la réalisation d'une étude de faisabilité sur un projet d'installation de déshydrogénation du propane en Turquie. M. R.