Les arrestations arbitraires des opposants à la nouvelle dictature militaire du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi se poursuivent en Egypte et de manière accélérée, a dénoncé hier l'ONG internationale Human Rights Watch, dans un communiqué rendu public sur son site. "Les autorités égyptiennes ont procédé à une série d'arrestations arbitraires fin janvier et février 2018, dans le cadre d'une répression croissante contre l'opposition politique", a indiqué HRW, citant le dernier cas en date de la figure a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Parmi ceux qui ont été arrêtés, il y a Abd al-Moniem Abu al-Fotouh, ancien candidat à la présidentielle de 2012. Le Caire se cache derrière la lutte antiterroriste pour justifier ces arrestations déguisées des opposants qui critiquent le président sortant et candidat à sa propre succession à la présidentielle prévue pour les 26 et 28 mars. "L'arrestation d'Abu al-Fotouh souligne le message du gouvernement selon lequel il est interdit de critiquer le président al-Sissi avant l'élection présidentielle", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. "Les élections devraient stimuler le débat politique et refléter la volonté populaire, mais le gouvernement d'al-Sissi veut s'assurer avec sa répression brutale que ce n'est pas le cas en Egypte", a-t-il ajouté. "L'arrestation de personnalités de premier plan, apparemment pour leur activisme pacifique, ne sape pas seulement l'Etat de droit, mais pourrait aussi renforcer l'instabilité que le gouvernement égyptien utilise pour justifier plus de répression", a déclaré encore M. Whitson. HRW et 13 autres ONG ont déjà publié un communiqué commun dans lequel elles affirment ne pas disposer des "exigences minimales pour des élections libres et équitables". Outre l'arrestation arbitraire d'Abu al-Fotouh et d'une quinzaine d'autres militants de parti, les autorités égyptiennes se sont attaquées à d'autres figures politiques, en se cachant toujours derrière le fallacieux argument de lutte contre le terrorisme. "Les autorités ont également arrêté Mohamed al-Qassas, le vice-président du parti de l'Egypte forte, Mohamed Abd al-Latif Talaat, secrétaire général du parti centriste Al-Wasat, et Hesham Geneina, ancien chef de l'Agence centrale d'audit", a dénoncé l'ONG, précisant que tous ces militants et responsables politiques arrêtés "restent en détention". Les professionnels de la presse n'échappent pas à cette campagne d'arrestation qui a commencé du temps de la destitution en juillet 2013, de l'ancien président, légalement élu, Mohamed Morsi, aujourd'hui en prison. "Le journaliste de Huffiton Post qui a publié l'interview de Geneina, Motaaz Wednan, a été arrêté le 17 février et les procureurs de la sûreté de l'Etat l'ont fait pour +diffusion de fausses nouvelles+ et +appartenance à un groupe interdit+", a ajouté HRW, affirmant "qu'al-Qassas est dans une prison à sécurité maximale, où les conditions de détention sont abusives et dégradantes". L. M.