Décidément, les saisons passent mais ne se ressemblent guère à la JS Kabylie. Si les années 2000, 2001 et 2002 avaient été marquées par les trois coupes de la CAF consécutives qui ont fait vibrer l'Algérie toute entière, ne faut-il pas rappeler que la saison dernières à pareille période, la JSK filait droit vers le titre pour rater, ensuite, une finale de Coupe d'Algérie qui aurait pu donner lieu à un autre doublé historique pour le club kabyle. Mais voilà que pour la présente saison les trois objectifs kabyles (coupe, championnat et Champions League) ont été ratés si ce n'est cette course pour la seconde place qualificative pour la Champions League qui semble être reléguée au second plan par la rude bataille que livre le président Hannachi à tous ses opposants de plus en plus déterminés à lutter pour un “changement radical”, dans la vie et la gestion du club kabyle. À Tizi Ouzou comme un peu partout en Kabylie, les supporters tout comme le simple citoyen occultent désormais la compétition pour focaliser tous les commentaires sur l'avenir d'un club qui ne laisse personne indifférent. Face à une situation aussi énigmatique, les milliers de sympathisants de la JSK vont quotidiennement aux nouvelles pour décoder et analyser les positions et les arguments des uns et des autres. D'un côté, le président en exercice Mohand-Chérif Hannachi qui avait décidé, l'année dernière, de renouveler son mandat pour une saison supplémentaire après avoir reçu le quitus de l'AG, semble décidé à faire face à tous ses opposants pour continuer son mandat réglementaire de quatre ans tout en précisantqu'ilétait fatigué et qu'il était prêt à ne céder sa place qu'à Mahieddine Khalef au cas où ce dernier est décidé à prendre le relais. D'un autre côté, un groupe d'anciens joueurs emmenés par les deux ex-capitaines des années 1980/90, Mouloud Iboud et Mourad Amara, exigent une AG élective “pour redorer, disent-ils, l'image de la JSK authentique”. Cette tendance exige même la neutralité de la DJS de Tizi Ouzou pour convoquer une AG extraordinaire avant la fin de la saison. Un tel imbroglio s'est encore accentué cette semaine, par l'entrée en jeu de Slimane Kerrouche, un ancien dirigeant de la JSK qui postule lui aussi pour la présidence de la JSK. Patron de la société Phorest, ce dernier promet la contribution de plusieurs industriels de la région pour doter le club kabyle d'un budget considérable car il estime qu'un club de cette envergure exige de gros capitaux. Enfin, il reste le cas de Mahieddine Khalef qui incarne aux yeux du grand public de la JSK le profil type du candidat-consensus dans la mesure où “l'homme de Gijon” fait l'unanimité aux yeux de toutes les tendances ne serait-ce que pour son passé glorieux à la tête du fameux “Jambo-Jet” des années 1980 mais aussi pour sa personnalité et son expérience internationale. Mais voilà que Khalef se confine, pour le moment, dans un long mutisme qui ne fait qu'accentuer le suspense d'une fin de saison pas comme les autres. M. H.