Le syndicat appelle la tutelle à "l'ouverture des portes du dialogue et à engager des négociations sérieuses autour des revendications soulevées". Après un mois de grève illimitée et mouvementée, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique de l'éducation (Cnapeste) a décidé, hier, de suspendre son action de protestation, appelant ses adhérents à reprendre les cours aujourd'hui. Le syndicat a également pris la décision de garder ouverte la session de son conseil national. Ce sont autant de décisions qui ont été prises à l'issue d'une session extraordinaire qui a pris fin aux premières heures de la journée d'hier, à 1h40mn, suite à deux jours de travaux qui se sont déroulés à Alger et à Boumerdès. La fin de la grève du Cnapeste devrait laisser place au dialogue avec le ministère de l'Education nationale qui devrait commencer dimanche prochain et sur lequel le syndicat a insisté dans une déclaration rendue publique hier. Le Cnapeste appelle, en effet, la tutelle à "ouvrir les portes du dialogue et à engager des négociations sérieuses autour des revendications soulevées". Interrogé sur les raisons de cette décision, le porte-parole de ce syndicat, Messaoud Boudiba, a fait état de l'intervention des autorités supérieures du pays pour résoudre ce conflit, qui se prolongeait dans le temps et qui voyait se profiler la menace d'une année blanche pour les élèves. La suspension de la grève illimitée est assortie de la décision de maintenir ouverte la session du conseil nationale, a-t-il indiqué. Il a expliqué, en outre, que la suspension de la grève est le fruit de "contacts entre nous et le ministère de l'Education nationale, qui n'ont jamais été rompus". "Mais, ajoute-t-il, aujourd'hui, nous sommes arrivés au point que les contacts ne se limitent plus au ministère de l'Education nationale. Il y a eu l'intervention des autorités supérieures, qui ont donné des garanties pour que les revendications soient satisfaites et concrétisées." Selon lui, elle a été rendue nécessaire par un ensemble de données sur le terrain, à commencer par l'échec des négociations avec les responsables du ministère de tutelle pour remédier à la crise. "Cela nécessite qu'une des parties arrête cette crise, mais quand tout le monde a échoué pour la résolution de la crise, nous avons décidé de l'arrêter." "Toutes les autorités, y compris le président de la République, ont appelé à privilégier le dialogue et ont déclaré que les revendications des travailleurs sont légitimes et doivent êtres concrétisées. Les autorités sont convaincues de la légitimité des revendications, mais demandent à instituer à un cadre de dialogue", a-t-il argué, avant de rappeler la sortie des élèves dans la rue et les risques que cela comportait, mais dont "la responsabilité est rejetée sur l'enseignant, qui était incriminé". "Ils ont même commencé, à travers les médias, à accuser l'enseignant d'avoir fait sortir les élèves, au lieu d'en porter eux-mêmes la responsabilité", a-t-il affirmé. Et d'ajouter : "C'est à la vue de cette situation, ajoutée aux garanties qui nous ont été données par les autorités supérieures du pays — qui se sont engagées à en assumer la responsabilité —, que le conseil national a pu juger et arrêter cette crise et qu'il n'attend que la concrétisation de ces promesses." C'est fort de ces engagements que le Cnapeste engagera des négociations avec la tutelle, notamment sur certains points, objet de désaccords. Car, des désaccords, il y en a bien au sujet de la plateforme de revendications, mais notre interlocuteur a refusé d'en livrer le contenu, se contentant de dire qu'il ne s'agit pas de nouvelles revendications, et qu'elles sont contenues dans les procès-verbaux. Il préfère, toutefois, s'en tenir à la promesse des autorités de les concrétiser, quitte à établir un calendrier pour certains points. A. R. [email protected]