Le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a accusé hier les groupes armés syriens d'empêcher l'arrivée de l'aide humanitaire et de bloquer le départ des civils de la Ghouta orientale. Dans ses déclarations à Genève, à l'occasion de la tenue de la 37e session des droits de l'homme de l'ONU, rapportées par l'agence russe Itar Tass, Sergei Lavrov a affirmé que la Russie "continuera à apporter son soutien à l'armée syrienne pour éliminer la menace terroriste", tout en mettant l'accent sur "l'urgence" de dépêcher une mission de l'ONU et du CICR pour évaluer la situation à Raqqa en Syrie. "Il est nécessaire de dépêcher en urgence une mission de l'ONU et du CICR pour évaluer la situation à Raqqa, bombardée par la coalition et où il y a des champs de mines non explosés et des infrastructures complètement détruites", a-t-il martelé. Il a lancé un appel aux membres de la coalition américaine pour "fournir un accès humanitaire aux zones qu'elle contrôle en Syrie, y compris le camp de réfugiés de Rukban et toute la région située autour d'al-Tanf". "Nous considérons qu'il est inadmissible de diviser les terroristes en «bons» et «mauvais» surtout lorsque cela est fait en fonction des objectifs ou des sources de financement déclarés par les extrémistes", a déclaré le chef de la diplomatie russe, avant d'ajouter que son pays "continuera à lutter contre la pratique néfaste du deux poids deux mesures, et cela, même en aidant l'armée syrienne à éradiquer la menace terroriste". Ce qui attire aussi l'attention, selon Sergei Lavrov, c'est "le manque de préparation chez certains membres du Conseil – sous prétexte de la liberté d'expression – pour dénoncer clairement le terrorisme international sous toutes ses formes et manifestations". Il y a lieu de rappeler qu'une trêve humanitaire quotidienne de cinq heures (de 09h00 à 14h00) annoncée par la Russie est entrée en vigueur hier matin en Syrie, notamment dans la Ghouta orientale. Décidée par le président russe Vladimir Poutine, cette trêve porte notamment sur la mise en place de "couloirs humanitaires" pour permettre l'évacuation des civils. Elle intervient après l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie.