Le procès de l'avocat, Me Noureddine Ahmine, prévu hier à la cour de Ghardaïa, a été de nouveau reporté au 28 mai prochain, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats, Me Noureddine Benissad. Ce nouveau renvoi a été motivé par la demande du magistrat pour "entendre l'épouse de la victime et le beau-frère de celle-ci", selon cette source. Avocat à la cour de Laghouat et militant des droits de l'Homme, Me Ahmine est poursuivi pour "outrage à corps constitués et présentation de fausses preuves" en vertu des articles 145 et 146 du code pénal. Me Ahmine avait déposé plainte contre X — pour le compte d'un client auprès du parquet de Ghardaïa — pour "brutalité contre le frère de ce client, ayant entraîné sa mort" durant les événements qu'a connus la région du M'zab. Mais ce client se serait rétracté et aurait nié avoir voulu engager des poursuites. Lors du premier report, le 5 février dernier, motivé par le refus de Me Ahmine d'enlever sa robe d'avocat durant l'audience, le collectif de défense, composé d'une trentaine d'avocats venus de plusieurs wilayas du pays, avait dénoncé un "simulacre" de procès. "C'est un précédent dans les annales judiciaires : poursuivre un avocat dans l'exercice de sa mission. Il faut savoir que la Constitution, ainsi que les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme, les principes de base de l'ONU relatifs à l'indépendance des avocats ainsi que la loi sur la profession d'avocat garantissent les droits de la défense et l'immunité judiciaire de l'avocat lors de ses plaidoiries écrites ou orales ou durant toutes les procédures qu'il entame lors de l'exercice de sa profession", avait expliqué Me Benissad, par ailleurs, président de la Laddh. Peu après la fin du procès, hier, l'ex-membre du présidium du FFS, Ali Laskri, ainsi que le sénateur, Brahim Meziani, ont eu une "altercation" avec des policiers, non loin du siège de la cour, alors qu'ils s'employaient à remplacer une roue de leur voiture, tandis qu'un avocat tunisien, Me Sadok Rahmouni, délégué par la fondation Euromed de soutien aux militants des droits de l'Homme, a lui aussi été malmené par la police au motif qu'"il prenait des photos à proximité de la cour", selon les mêmes sources. Karim Kebir