Les étudiants de l'ENS ont, de nouveau, manifesté, hier, à Constantine, une ville devenue, depuis quelque temps, un lieu de prédilection pour la contestation sociale, notamment les élites que sont les médecins résidents et les futurs professeurs de l'enseignement secondaire et moyen de l'Ecole normale supérieure. Moins nombreux, ils se sont contentés, cette fois, d'un rassemblement de près de 500 étudiants devant la direction de l'éducation de la wilaya de Constantine au Coudiat. Innovant en chaque circonstance, ils sont parvenus à battre le pavé à travers les principales artères de la ville, paralysant cycliquement la cité, durant leurs rendez-vous hebdomadaires. Même scénario hier puisque la ville était quadrillée dès l'aurore par les brigades antiémeutes, notamment près du cabinet du wali, Place de la Pyramide et la Place du 1er-Novembre. Modeste par rapport aux manifestations précédentes dans cette même ville de Constantine, le rassemblement d'hier ne serait, en fait, qu'une répétition de la marche nationale en préparation. Les normaliens veulent, en effet, imiter les médecins résidents qui ont réussi, la semaine dernière, un véritable coup de force en rassemblant dans l'antique Cirta près de 15 000 manifestants venus des quatre coins du pays. Une marche dont la date n'a pas encore été fixée et qui regroupera, selon des étudiants qui ont manifesté hier, des milliers d'autres issus de pas moins d'une dizaine d'écoles réparties à travers le territoire national. Une marche qui sera suivie d'une grève de la faim si aucune réponse ne leur est donnée par la tutelle, ajoutent-ils. Kamel Ghimouze