Le nouveau planning des examens du diplôme d'études médicales spécialisées, annoncé par le ministère de l'Enseignement supérieur continue à défrayer la chronique nationale. Après avoir voté à la majorité le boycott du DEMS, les résidents en sciences médicales, en sciences pharmaceutiques et en chirurgie dentaire reviennent à la charge, cette fois-ci, avec une nouvelle initiative. En effet, le bureau national du Camra interpelle le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, pour exiger le report du nouveau programme des épreuves de fin de cursus de spécialités en médecine. Une délégation de représentants du Camra a déposé, hier, en fin de matinée, une demande officielle de report des examens du DEMS au niveau du cabinet du ministère de l'Enseignement supérieur, en tant que premier responsable de la formation universitaire des médecins en Algérie. Des copies de la présente demande seront également remises, aujourd'hui jeudi, aux 12 doyens des facultés de médecine et aux présidents des comités pédagogiques nationaux et régionaux, ainsi qu'aux présidents et membres des jurys d'examen de spécialité. Ils demandent ainsi de surseoir à l'ensemble des examens de résidanat de quatrième année. Selon les termes de la lettre parvenue hier à Tahar Hadjar, les membres du Collectif autonome des médecins résidents ont tenu d'abord à déplorer l'annonce d'"une éventuelle session d'examens du DEMS mars et avril 2018, qui constituerait un point de rupture avec les négociations en cours avec la tutelle". Pour ces raisons et d'autres évidences, les auteurs de la lettre demandent au département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de "reporter tout planning de session d'examen jusqu'au dénouement de la situation tout en respectant la réglementation en vigueur". La demande ne traite pas seulement de l'ajournement du DEMS des quatrièmes années, mais également du report des autres examens concernant les première, deuxième et troisième années de résidanat, puisque le mouvement de grève, qui dure depuis le 14 novembre, engage 15 000 résidents. L'on comprend bien qu'il s'agit d'un report sine die, jusqu'au dénouement du conflit qui les oppose au ministère de la Santé et à celui de l'Enseignement supérieur depuis hier mercredi. Autrement dit, les 15 000 résidents ne vont pas se présenter aux examens jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, notamment l'abrogation du caractère obligatoire du service civil. À la faveur de cette nouvelle exigence du Camra adressée au département ministériel de Tahar Hadjar, l'on pourrait dire que ce conflit risque de s'enliser davantage. Hanafi H.