Mettant leurs menaces à exécution, les médecins résidents ont opté officiellement pour le boycott de la session de "rattrapage" de l'examen des études médicales spécialisées DEMS, prévue du 18 mars au 12 avril prochain. Cette nouvelle décision radicale a été prise à l'issue des assemblées générales tenues dans l'ensemble des CHU et autres établissements hospitaliers spécialisés des wilayas du Nord, a-t-on appris, hier, de sources proches du bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). En effet, les membres du Camra ont voté à la majorité absolue le boycott du DEMS avec un taux qui frôle les 90% que ce soit dans les établissements hospitaliers ou dans les 12 facultés de médecine par spécialités retenues pour le prochain DEMS. Les promoteurs de cette option radicale ne veulent pas, dit-on, revivre l'épisode de 2011 puisque le mouvement de débrayage avait pris fin, à l'époque, au lendemain de la participation des DEMSsites à l'examen. Selon le nouveau planning établi par la direction chargée de la post-graduation, pas moins de 62 spécialités ont été retenues pour cette nouvelle session pour rattraper celle de janvier qui a été, rappelons-le, boycottée. 1 500 futurs spécialistes de quatrième année de résidanat qui ont validé leur cursus théorique et pratique sont concernés. Cette nouvelle décision radicale des résidents, en grève ouverte depuis le 14 novembre dernier, vient confirmer, dit-on, "l'échec des négociations" entre les deux parties en conflit : le ministère de la Santé et le bureau national du Camra. D'une part, les résidents de toutes les spécialités et tous paliers confondus veulent se montrer à la hauteur des sacrifices consentis jusque-là, puisque leur mouvement est mené, dit-on, pour améliorer et le système de santé et les conditions d'exercice des médecins. D'autre part, ils estiment que ce nouveau boycott voté à la majorité démocratique se veut une autre réponse à la tutelle qui "excelle dans les atermoiements" quant à la prise en charge réelle de leurs revendications. La participation à cet examen organisé en tant que couronnement d'un long cursus contraint les participants à changer de statut de résident en médecin spécialiste. En changeant ainsi de statut, ils seront sous le coup des dispositions de la loi 84/10. Et c'est à partir de cette étape que commence "le vrai problème" tel que posé par les blouses blanches contestataires qui exigent l'abrogation du caractère "obligatoire" du service civil. Les nouveaux spécialistes en médecine fraîchement diplômés devront s'acquitter du service civil dans un établissement hospitalier public dans les wilayas des Hauts-Plateaux ou du sud du pays, pour pouvoir s'installer dans un cabinet médical ou exercer dans une clinique privée après. H. H.