Le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp) organisera prochainement les assises nationales de l'agriculture. Même si la date n'est pas encore fixée, il est fort probable que cet évènement se déroule au mois d'avril. Placée sous le thème "L'agriculture au service de la souveraineté nationale", cette rencontre se veut une occasion pour mettre en exergue l'importance de la sécurité alimentaire, qualifiée par le président de la République de "question de souveraineté nationale". En termes plus clairs, les participants à ces assises vont approfondir la réflexion et tenteront de trouver les solutions afin de garantir une sécurité alimentaire pour le pays. Tous les acteurs, qui interviennent dans le secteur agricole, établiront, ainsi, un bilan sur les avancées réalisées par le département d'Abdelkader Bouazghi et identifieront, dans le même temps, les insuffisances et autres écueils qui bloquent l'essor du secteur. À partir des recommandations qui sanctionneront les travaux de ces journées sera élaborée la nouvelle feuille de route que suivra, désormais, le ministère, pour concrétiser ses objectifs. L'idée est de "converger vers des recommandations pour mieux cibler les stratégies à mettre en place, à même de garantir un développement agricole durable avec une contribution dans la diversification de l'économie nationale, un renfoncement du développement rural et de l'économie forestière", explique Djamel Barchiche, chargé de la communication au ministère de l'Agriculture. En prévision de la tenue de ces assises, le ministère de l'Agriculture a ouvert, il y a quelques jours, 9 ateliers au niveau de ses différentes structures. Les thématiques retenues pour ces ateliers ont, selon ce responsable, porté sur les questions concernant le foncier agricole, la ressource hydrique, la valorisation des produits agricoles et l'agroalimentaire, l'exportation des produits agricoles, la formation et l'innovation, l'organisation professionnelle et interprofessionnelle, le financement et les investissements agricoles et agroalimentaires, le développement rural et l'économie forestière, ainsi que le développement de la pêche et de l'aquaculture. Par ailleurs, le ministre a déclaré précédemment que la baisse drastique des ressources financières issues de l'exportation des hydrocarbures a contraint l'Etat à revoir sa stratégie et à créer un modèle de croissance nouveau "qui ne repose pas sur le recours quasi exclusif au financement par la dépense publique". Ce modèle laisse, au contraire, a-t-il indiqué, "une place prépondérante à l'investissement privé, national et étranger, dans le cadre de partenariats public-privé et privé-privé". Cette nouvelle vision choisie par M. Bouazghi favorise l'émergence d'"un entreprenariat agricole et agroalimentaire d'envergure fondé sur des exploitations qui auront la taille critique nécessaire pour servir de véritable locomotive aux petites et moyennes exploitations et peser de manière décisive sur la croissance du secteur". Le ministre a jugé également indispensable le développement "plus soutenu" des filières stratégiques, notamment les céréales, le lait, les fourrages, les viandes, les légumes secs. L'idée, a précisé Abdelkader Bouazghi, est de créer une production nationale à même de se substituer de façon durable aux importations massives de certains produits agricoles et alimentaires. Et de construire de ces derniers des filières dédiées à l'exportation qui permettront à notre pays de diversifier ses ressources financières extérieures. Cela dit, les réformes engagées par la tutelle durant les deux dernières décennies ont permis de couvrir la demande nationale en produits agricoles à plus de 70%. B. K.