"Le secteur de l'agriculture est en mesure de relever le défi de la substitution des importations par la production nationale". Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, estime que la production locale peut couvrir la demande nationale en produits agroalimentaires. L'agriculture algérienne n'a d'autre choix que de gagner ce challenge car il s'agit de la sécurité alimentaire qui relève de la souveraineté nationale. La stratégie que compte mettre en œuvre son département pour concrétiser un tel objectif est fondée essentiellement sur une meilleure organisation du secteur. Ce dernier a, en effet, besoin d'une restructuration de toutes les filières. Dans ce sens, le ministère a d'ores et déjà engagé une opération de réactivation des différents organes interprofessionnels. "Si l'on veut arriver au stade des performances, il faut produire plus en termes de quantité et de qualité", soutient M. Bouazghi. Pour cela, insiste-t-il, l'Etat n'a cessé, depuis les années 2000, de soutenir l'agriculteur et d'édifier des projets d'investissement dans divers domaines d'activité. Le soutien a été réitéré, affirme-t-il, en 2009 et en 2017 à travers le plan d'action du gouvernement. Abdelkader Bouazghi se veut optimiste quant la concrétisation de ces objectifs d'autant plus, argue-t-il, que la volonté des autorités et des opérateurs est nettement affichée. Poursuivant ses visites de travail et d'inspection dans les wilayas, le ministre n'a pu cacher son insatisfaction quant au bilan présenté par le directeur des services agricoles (DSA) d'Annaba, où il s'est rendu hier. "Je trouve anormal qu'une wilaya comme Annaba qui dispose d'innombrables potentialités et gâtée par la nature du point de vue des ressources en eau et de la fertilité de ses terres, soit classée 41e à l'échelle nationale en termes de productivité", lance-t-il aux responsables locaux. La valeur de sa production agricole ne dépasse pas les 26 milliards de dinars alors que d'autres wilayas moins bien loties en ce qui concerne les richesses naturelles, arrivent à atteindre un rendement d'un montant qui avoisine les 250 milliards de dinars. Une telle situation ne doit pas perdurer, avertit M. Bouazghi, car, tel qu'il l'explique, l'agriculture constitue un véritable levier pour une forte croissance économique à laquelle aspire le pays. L'exemple vient du privé, de la Sarl Souamaâ, un opérateur spécialisé dans la transformation de la tomate. Cet industriel projette de produire le triple concentré de tomates, qui était jusque-là importé. D'Annaba : Badreddine Khris