À l'instar des agriculteurs, spécialistes de l'agroalimentaire, investisseurs et autres organisations interprofessionnelles, les pêcheurs et les aquaculteurs étaient en appel dimanche au ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (MADRP). Présidée par le ministre en charge du secteur Abdelkader Bouazgui, la manifestation a permis aux participants d'aborder la préparation des prochaines assises nationales portant sur la valorisation des produits agricoles, l'agroalimentaire, l'exportation des produits agricoles, la formation et l'innovation, l'organisation professionnelle et interprofessionnelle, le financement et les investissements agricoles, le développement rural et l'économie forestière. Pour les pêcheurs et les aquaculteurs, cette rencontre a servi de tremplin, dans le cadre de leurs travaux en atelier sur les neuf constitués, revenir sur le Programme d'actions qui concerne leur filière avec ses sous-filières. Elles font toutes du surplace trois années après la mise en route du plan quinquennal 2015/2019. Et pourtant, il a été dit par les différents responsables qui s'étaient succédé à différents niveaux de cette institution que le secteur disposera de moyens nécessaires pour servir de facteur de développement du pays. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'une multitude de rencontres avaient été organisées au niveau local, régional et national. Plusieurs propositions y avaient été discutées, résultats d'analyses de bureaux d'études spécialisés. Hier dimanche, les responsables des directions et les chambres de la pêche et des ressources halieutiques avaient, encore une fois, dénoncé les difficultés qu'ils rencontrent. Ils l'avaient fait en 2014 à la veille de la mise en route du plan quinquennal. Initialement fixée à 1010 milliards DA, l'enveloppe financière allouée a été réduite à 101 milliards DA pour cause de crise économique. Ce plan quinquennal englobait des projets très prometteurs dans la pêche, l'aquaculture, les fermes aquacoles, la conchyliculture et la pisciculture. Nos sources ont indiqué que les participants de chacun des neuf ateliers ont travaillé à mettre en relief les difficultés rencontrées dans leurs activités et à proposer des solutions. Nos mêmes sources ont précisé que des intervenants ont parlé de quelques satisfactions induites par la pêche du thon. Ils ont parallèlement dénoncé la précarité de la situation de certains ports de pêche nécessitant des opérations de réhabilitation d'envergure et non de replâtrage. Il a été aussi question de faiblesse des investissements dans la filière aquacole et de plusieurs projets dont la matérialisation marque un important retard dans la majorité des wilayas y compris de l'intérieur pour celles concernées par l'aquaculture. D'où, les laborieuses discussions ayant résulté de la rencontre d'hier. Il faut dire que du côté des pêcheurs et des aquaculteurs l'on semble avoir été échaudé par la brusque décision de réduire l'enveloppe financière. Engagée par l'état, celle-ci devait permettre la matérialisation de tous les projets inscrits dans le cadre du quinquennal 2015/2019. Même réduite, il a fallu les cris de colère exprimés durant plusieurs mois par les armateurs, patrons de pêche, aquaculteurs et pêcheurs pour que soit versé le montant spécifique à la matérialisation de projets prioritaires. Ils consistent en la rénovation ou la réhabilitation d'urgence de différents ports de pêche, l'acquisition de l'armement nécessaire à l'amélioration du taux de production ainsi que la réalisation dans différentes régions du pays de fermes aquacoles, de conchyliculture et de pisciculture. Le versement en question devait intervenir courant 2015. La démarche avait été adoptée par le MADRP fin 2014 après les propositions des participants aux séminaires régionaux ponctués par celui national. Depuis, l'on a relevé quelques améliorations dans les filières pêche et aquaculture, mais sans véritable incidence sur le développement attendu. En 2018, on en est toujours aux mêmes engagements du ministère. Ce qui, selon nos sources, a imposé aux acteurs présents à la réunion organisée hier et présidée par le ministre, d'élaborer une feuille de route portant sur des propositions de solution à étudier et éventuellement à retenir pour être appliquer au lendemain des prochaines assises nationales.