Les préoccupations de la population locale, notées au détail près, seront présentées dans une plateforme de revendications qui sera adressée aux hautes autorités du pays. Les organisateurs sont à pied d'œuvre depuis quelques jours pour le rassemblement des Touareg prévu aujourd'hui à la salle omnisports de la cité Tahaggart, à l'entrée nord de la ville de Tamanrasset. Selon Mouloud Ourzig, membre du comité d'organisation, "tout est fin prêt pour accueillir les notables et les chefs de tribu contactés depuis le début du mois en cours par l'Amenokal de l'Ahaggar, Ahmed Edabir". Les banderoles où l'on peut lire : "Imouhagh, une histoire oubliée", "Présent d'oppression, futur incertain", "Le statut d'Amenokal est indissociable de l'identité de la région" ont été arborées la veille de cette rencontre à laquelle devraient également prendre part le wali et le P/APW de Tamanrasset. Le bal sera ouvert par l'Amenokal qui a promis des surprises à même de faire des déclarations en mesure de lever le voile sur certaines ambiguïtés qui entourent l'administration locale. Des dossiers, jusque-là tabous, seront ainsi remis sur la table. Au programme de cette réunion, une vingtaine d'interventions seront faites par des chefs de tribu qui auront, selon notre interlocuteur, à s'exprimer sur l'ensemble des problèmes de leur quotidien. Les préoccupations, notées au détail près lors des réunions qui ont précédé ledit rassemblement, seront rédigées sous forme d'une plateforme de revendications adressées aux tenants du pouvoir. Ladite plateforme se veut ainsi une véritable autopsie de la situation de cette région qui s'engouffre davantage dans les abysses de la précarité malgré les sommes astronomiques d'argent qui lui ont été accordées. D'autres points d'ordre sécuritaire seront également débattus dans la transparence et la sérénité par les Touareg ayant décidé de se mobiliser comme un seul homme pour réhabiliter l'Amenokal dans ses droits et, du coup, rendre à César ce qui est à César : l'autorité traditionnelle. Les voix qui se sont élevées contre le titre du chef spirituel des Touareg, auront certainement une réponse des fervents nationalistes de cette wilaya livrée aux mille et un maux. Pour rappel, une plateforme de revendications signée par 60 notables a été déjà adressée aux autorités locales. Les rédacteurs de la missive évoquaient plusieurs volets dont l'épineux dossier des omis de l'état civil, l'électrification rurale, le logement, l'impraticabilité des routes en passant par les désagréments liés aux traditions bureaucratiques de l'administration locale, concernant, notamment, les conditions de délivrance des fiches et certificats de résidence. La mafia du foncier qui a fait main basse sur d'importants lots de terrain dans la capitale du tourisme saharien, a également été soulevée par les Touareg. Ces derniers ont parlé de l'excroissance urbaine et de la propagation préoccupante de constructions illicites profitant à des étrangers de l'Afrique subsaharienne aux dépens des lois de la République. RABAH KARECHE