Plusieurs intervenants lors des débats ont exprimé leur adhésion aux prochaines initiatives qui seront prises par la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques. Le porte-parole de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, Mourad Bouzidi, accompagné de Kaci Sayad, président du comité de Béjaïa, a présidé, avant-hier, à Seddouk, une rencontre-débat avec les représentants du mouvement associatif local, autour de "la situation des projets d'investissements dans la wilaya de Béjaïa". Invité par un collectif d'associations de la commune de Seddouk, M. Bouzidi est longuement revenu sur ce qui s'apparente à un "un blocage délibéré" de tous les projets structurants de la wilaya de Béjaïa, entre autres celui du groupe Cevital, premier exportateur national après Sonatrach. "Depuis mars 2017, le groupe Cevital, qui emploie pas moins de 18 000 personnes et qui a atteint un standing international, est l'objet de blocages illégaux de la part du directeur du port de Béjaïa. Nous avons sollicité, en tant que Coordination citoyenne, l'intervention de tous les responsables à tous les niveaux, à commencer par le ministère des Transports dont dépend ce directeur, les trois Premiers ministres qui se sont succédé, à savoir MM. Sellal, Tebboune et Ouyahia, mais en vain", a déclaré M. Bouzidi devant une assistance attentive. L'orateur rappellera que l'actuel Premier ministre avait affirmé, lors d'un meeting de campagne électorale à Béjaïa, que ces blocages étaient injustes. Sans pour autant joindre l'acte à la parole. Ce qui a poussé la Coordination à s'en remettre à l'arbitrage du président de la République, comme ultime recours, à travers une lettre ouverte parue dans la presse nationale. "Nous attendons sa réponse sur ce qui s'apparente à un injuste veto dont personne ne semble prendre la responsabilité, hormis ce directeur de l'EPB qui a osé déposer plainte contre nous pour diffamation", soutient M. Bouzidi, avant d'ajouter que "ce responsable s'octroie des prérogatives qui ne sont aucunement les siennes, sa mission étant d'offrir une prestation de service aux clients, dont Cevital est le plus grand, avec un apport de plus de 45% de son chiffre d'affaires". Selon lui, il n'existe aucun texte de loi permettant au directeur du port d'exiger la destination et l'utilisation finale des équipements. M. Bouzidi a tenu à préciser que l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) est une société publique de services portuaires, à caractère commercial. À ce titre, elle gère les flux de marchandises entrant et sortant du port de Béjaïa. Les seules informations qu'elle est habilitée à demander dans le cadre d'une opération de déchargement de marchandises ou d'équipements sont clairement explicitées dans l'article 73 du décret 02-01 du 06 janvier 2002, à savoir "le nom du navire, sa longueur, sa largeur, son tonnage et son tirant d'eau, la liste de colisage (nombre de paquets, leur poids et leur volume). L'EPB, en tant qu'entreprise de services portuaires, n'a aucune qualification ni aucune prérogative pour demander une quelconque autorisation concernant un investissement", a-t-il expliqué. M. Bouzidi a fait remarquer que l'attitude du directeur du port de Bejaïa est "contraire aux orientations économiques du président de la République" qui a appelé les opérateurs économiques à se mobiliser et à s'engager dans l'investissement productif. Pour eux, la persistance de ce blocage est d'autant plus incompréhensible qu'un projet de même nature a été réalisé à l'intérieur même de l'enceinte portuaire de Djendjen, dans la wilaya de Jijel. "Quel sens donner à cette différence de traitement ? À quoi répond cette politique de deux poids, deux mesures ?" se sont-ils interrogés. Par ailleurs, les deux intervenants expliqueront que le projet de l'usine de trituration de Cevital multigrains devra s'étendre sur une superficie de 1,2 ha sur un terrain acquis par Cevital et que cet investissement est de 50 millions de dollars, un montant engagé totalement sur fonds propres du groupe Cevital. Ce projet stratégique se donne pour ambition de créer 100 emplois directs et 100 000 autres, indirects, et d'assurer une production annuelle de 4 millions de tonnes par an. Enfin, MM. Bouzidi et Sayad clôtureront leurs interventions respectives en exhortant les acteurs de la société civile de Seddouk à "se mobiliser aux côtés des comités citoyens qui militent en faveur du développement socioéconomique de notre région, victime d'une hogra qui ne dit pas son nom !" Lors de la séance des débats, les différents intervenants parmi l'assistance se sont montrés très sensibles au discours de leurs invités, tout en exprimant leur adhésion aux prochaines initiatives qui seront prises par la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques. Kamal Ouhnia