Les dérivés du lait comme produits finis sont interdits à l'importation, mais la poudre de lait comme matière première pour ces producteurs locaux ne l'est pas. Le marché connaîtra sans doute des perturbations au cours du Rama- dhan. En effet, de nouvelles restrictions dans les quantités de la poudre de lait importées destinées aux producteurs locaux de yaourts, de fromages notamment le cheddar, de beurre sont enregistrées sur le marché, rapporte Mustapha Zebdi, le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoce), citant des sources sûres dans la chaîne commerciale. Par exemple, au lieu de fournir à tel ou tel producteur 100 tonnes comme à l'accoutumée, on lui fournit 80 tonnes. Comme les autorisations s'effectuent tous les trois mois par les services vétérinaires qui délivrent le certificat phytosanitaire, le "passeport" est indispensable pour pouvoir introduire ces quantités. Du coup, il faudra attendre au moins trois mois pour la réception de nouvelles quantités. Ces restrictions auront des répercussions sur les prix de ces produits en raison d'un déséquilibre entre l'offre et la demande qui sera plus importante au cours du mois de Ramadhan. Les prix de ces produits fabriqués localement seront donc plus chers pendant le mois de Ramadhan. Le producteur, voyant ses capacités de production sous-utilisées, va répercuter ce manque par une augmentation de sa marge bénéficiaire, à moins d'une décision du gouvernement pour l'importation de quantités supplémentaires pour éviter cette situation. Dans la foulée de ce rationnement, même le thon et le poisson importés sont concernés par ces restrictions, ajoute Mustapha Zebdi. Ces dérivés du lait comme produits finis sont interdits à l'importation. Mais la poudre de lait comme matière première pour ces producteurs locaux ne l'est pas. "Au lieu d'encourager la production locale, de fromage, de beurre et de fromage, on a institué des restrictions", commente le premier responsable de l'Apoce. À cette perturbation risque de se conjuguer le problème de l'approvisionnement des citoyens en lait en sachet causé par les détournements de matières premières. Pour mettre fin aux détournements de la poudre de lait par certaines laiteries privées, le ministère du Commerce tente l'arme de la sanction. Déjà, quelques laiteries privées ont été fermées, dont une à Alger, rapporte Mustapha Zebdi. "À noter que les laiteries publiques ont été dotées d'un quota supplémentaire de poudre de lait pour augmenter la cadence de production de lait en sachet pendant le mois de Ramadhan en raison d'une forte demande au cours de cette période", ajoute-t-il. "Mais il s'agit de savoir si le problème de la distribution sera réglé. Actuellement, nombreux sont les commerçants au détail qui ne veulent plus vendre le lait en sachet en raison de la marge bénéficiaire très réduite. Cela entraîne des dysfonctionnements sur le marché, certains quartiers des grandes villes n'étant pas ou insuffisamment desservis, d'où le constat de pénurie du lait", indique le président de l'association. K. Remouche