Une conférence-débat aura lieu aujourd'hui dont la thématique est "La connaissance de l'âme humaine dans le soufisme". Une rencontre qui sera animée par Mohamed Atbi, responsable des collections à la maison d'éditions Librairie de philosophie et de soufisme et sera suivie d'une vente-dédicace d'un nouvel ouvrage des éditions. En ces temps de paresse intellectuelle et d'auto-satisfaction des "croyants", un ouvrage vient titiller certaines certitudes dans l'espoir d'éclairer la foi. Deux livres en un seul volume. Le premier a pour titre Uyûb an-Nafs wa dawâ'uha (Les maladies, les vices de l'âme humaine et leurs remèdes)du maître soufi Abdelrahman as-Sulamî (937-1021). Une nouvelle édition de cette œuvre établie sur la base de manuscrits par Ammar Bennia et Mohamed Atbi, deux spécialistes algériens des questions soufies. L'un des principaux apports de cette œuvre des éditions de La Librairie de philosophie et de soufisme est le fait que le duo a soigneusement voyellisé les citations coraniques et les hadiths, et tous les passages où l'absence de vocalisation des mots pourrait compromettre une juste compréhension du texte. Le second livre dans ce volume est un poème didactique d'un autre soufi, Cheikh Abû l'Abbâs Ahmad Zarrûq al-Burnusî al-Fâsî (1442-1493). Pourquoi mettre dans le même "espace" ces deux livres ? la réponse est simple. Le deuxième représente l'écriture en vers sous forme d'un poème didactique du texte de as-Sulami. C'est une occasion de mettre en valeur un texte considéré comme un traité pratique de la psychologie soufie. Les maladies, les vices de l'âme humaine et leurs remèdes représente une plongée dans ce que représente la foi d'un musulman. Il y est bien explicité que le problème n'est pas l'âme en elle-même, mais surtout la négligeance qu'elle "subit". L'approche de Abdelrahman as-Sulamî est didactique et pédagogique en même temps. Dans son texte, il revient sur les raisons de l'existence des maladies de l'âme humaine et leur origine pour après donner les remèdes en se basant, pour chaque cas, sur le Coran, la Sunna et également les travaux de savants et imams soufis. L'approche de Abdelrahman as-Sulamî veut démontrer que finalement l'âme en elle-même n'est pas le problème de l'humain, mais c'est plutôt sa négligence, une atmosphère psychologique sur laquelle s'exprime l'auteur avec aisance. Il vient surtout ouvrir les yeux à ceux qui croient être parvenus à la béatitude et à la sainteté, alors que c'est juste une illusion. Abdelrahman as-Sulamî précise dans son texte que les vrais saints amis de Dieu (awliyâ Allah), même s'ils passent leur temps à faire le bien, sont ceux qui tremblent toujours de frayeur à l'idée de comparaître devant le Tout-Puissant. Pour comprendre ce "positionnement", il faut rappeler que Abdelrahman as-Sulamî est un des maîtres des plus connus de la "Maâlatiya", un courant mystique musulman. Salim KOUDIL