La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena) devra créer des centaines de millions d'emplois au cours des trois prochaines décennies, estime la Banque mondiale. Ce défi est aussi une opportunité pour les pays de la région : celle de transformer leur économie et de tirer parti, d'une part, de la créativité que recèle leur importante population jeune et, d'autre part, de la force de rupture que constituent les nouvelles technologies pour en faire des moteurs de croissance. Comment la région Mena peut-elle parvenir à exploiter ce potentiel ? Cette question sera au cœur d'une conférence régionale de haut niveau, réunissant des décideurs publics, des entrepreneurs et des chercheurs de la région et d'ailleurs, sous l'égide du Groupe de la Banque mondiale, du gouvernement algérien et du Fonds monétaire arabe. Avec pour thème "Les jeunes, la technologie et la finance", la conférence, qui se tiendra à Alger les 26 et 27 mars au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal à Alger, s'attachera à mettre en évidence les éléments fondamentaux d'une nouvelle économie. Les discussions porteront notamment sur le rôle des systèmes éducatifs dans le changement d'état d'esprit des jeunes générations à l'égard de l'innovation et dans la promotion des comportements innovants. "L'usage des smartphones et des réseaux sociaux est généralisé chez les jeunes de la région, laquelle enregistre, par ailleurs, un essor rapide du nombre de diplômés. Pourtant, peu d'entre eux allient leurs compétences aux nouvelles technologies pour se lancer dans l'entrepreneuriat", relève la Banque mondiale. "Alors que le site d'e-commerce Souq.com et l'application mobile de mise en relation entre conducteurs et passagers Careem constituent des exemples convaincants du champ des possibles, la conférence se penchera sur les conditions à mettre en place pour multiplier ces premières initiatives encourageantes", ajoute l'institution internationale. Il y sera notamment question de la réforme des systèmes éducatifs pour doter les jeunes des compétences indispensables au XXIe siècle, mais aussi des règlementations à mettre en œuvre pour promouvoir l'innovation comme moteur du développement du secteur privé et de la création d'emplois. La conférence, qui sera inaugurée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, selon le programme, tentera aussi de tirer les leçons de la mise en place des infrastructures techniques nécessaires, telles que l'accès à l'Internet haut débit et les systèmes de paiement numériques. Pour la Banque mondiale, la nouvelle économie sera portée par des innovations technologiques qui ont pour effet d'étendre l'accès aux formations et de réduire leur coût, de révolutionner le rapprochement entre l'offre et la demande d'emploi et de diminuer le coût d'incubation des start-up. La réussite de plusieurs "licornes" régionales sera également mise en avant, afin de mettre en lumière des personnalités qui ont su exploiter des technologies disruptives pour lancer et développer des entreprises, et de donner ainsi à voir ce que pourrait être l'avenir de la région. M. R.