“Les jardins en Méditerranée” est le thème de la 6e Rencontre des écoles d'art de la Méditerranée qu'abrite l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, du 8 au 14 mai, à l'initiative de l'Esba d'Alger, de l'association Ecume (Echanges culturels en Méditerranée), en collaboration avec l'Office national des droits d'auteur (Onda), l'établissement Arts et Culture et la Bibliothèque nationale. Regroupant des écoles d'art de 22 pays méditerranéens, dont celles de Amman, Athènes, Barcelone, Titouan, Tirana, Toulon, la 6e rencontre est un grand chantier artistique qui vient établir des passerelles d'échange culturel et de contact direct entre les étudiants et professeurs des différentes écoles. Espace de rencontre, la manifestation permet à l'Esba d'Alger de s'ouvrir sur le travail qui se fait dans les autres écoles. Après Marseille en 1985, Alger 1990, Tunis 1991, Séville 1992 et Gênes en 2004, les écoles des Beaux-Arts du bassin méditerranéen se retrouvent à Alger afin de promouvoir les expressions plastiques et simuler la création artistique entre les participants sur la base d'apports distincts enrichis par une diversité culturelle. Provoquer une réflexion autour des expériences, des systèmes d'enseignement entre les écoles, les plasticiens et les critiques, en plus de la sensibilisation du large public restent les principaux objectifs de ces rencontres. Regroupés en ateliers, les étudiants sont répartis sur 25 workshops (sculpture, peinture, céramique, vidéo, gravure, photographie, dessin, infographie...). Des ateliers qui permettent aux étudiants d'approfondir leurs pratiques, leurs connaissances et de confronter différentes techniques et pédagogies d'enseignement. Des conférences et des cafés philosophiques autour du thème du jardin, animés par des professeurs et des philosophes, ont également été organisés à cet effet. La journée du jeudi a été consacrée au thème de “L'art, son évolution et sa perception par la société”, une série de conférences animées à la Bibliothèque nationale. Sous le titre “L'art comme transgression”, le philosophe et critique d'art français, Yves Michaud, a donné un aperçu sur les conditions et les limites de la transgression des règles dans l'art. “L'Art est vu comme capacité à s'écarter des règles admises, quelles que soient ces dernières. Des règles qui sont des principes formels et des manières de faire et parfois elles sont sociales et concernent la pudeur, la bienséance, les croyances culturelles, religieuses et politiques”. Pour sa part, Michel Guérin, professeur à l'université de Provence (Aix-Marseille 1, France), a abordé le thème du “beau moderne” et de l'esthétique en prenant comme référence les œuvres de Stendhal et de Baudelaire. Le conférencier soulignera que “le beau moderne n'a rien à envier au beau classique”. Les œuvres réalisées lors de cette 6e édition seront exposées aujourd'hui à l'Ecole des beaux-arts. Un défilé de mode, une kaada chaabi avec zorna clôtureront ce soir les travaux de la rencontre. W. L.