Aujourd'hui est une journée cruciale pour le devenir du mouvement de protestation des médecins résidents d'Oran, affiliés au Camra, avec la programmation de l'examen du Diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS) de radiothérapie. La date et le lieu peuvent être modifiés à tout moment, nous ont expliqué des médecins résidents du CHU d'Oran et de l'EHU 1er-Novembre, qui poursuivent leur sit-in de protestation hebdomadaire après plus de 4 mois de grève, et surtout qui maintiennent l'appel au boycott. L'enjeu de cet examen — avant un deuxième programmé le 2 avril prochain à Oran pour la spécialité réanimation pédiatrique — est considérable pour la suite du mouvement de protestation et le devenir du cursus de formation. Comment les autorités vont-elles gérer la situation et avec cette quasi-certitude d'une année blanche ? L'un des délégués d'Oran du Camra pense que les pouvoirs publics "qui persistent dans le pourrissement et le refus du vrai dialogue vont probablement tenter de prolonger le service civil des médecins en poste de 2 à 3 ans", nous a-t-il expliqué. Et pour cause, c'est courant avril qu'un grand nombre de médecins, en poste à l'intérieur du pays, arriveront au terme de leur service civil et devront être remplacés par les médecins résidents. Mais avec le maintien du statu quo, l'affectation des nouveaux médecins s'avère en l'état impossible à ce jour, et cela, en dépit des propos durs et des menaces proférées par le ministère de l'Enseignement supérieur. Les médecins résidents d'Oran se mobilisent depuis 24 heures pour organiser le boycott d'aujourd'hui, ayant tous en mémoire les événements qui se sont déroulés à Alger lors du boycott du dernier DEMS et la répression policière qui s'en était suivie. Une mobilisation qui intervient, faut-il, quand même, le souligner, lorsque des voix, certes minoritaires, s'interrogent sur l'opportunité qu'il y aurait à "accepter les propositions de la tutelle pour un service modulable". Quoi qu'il en soit, pour l'heure, 24 heures avant l'examen du DEMS de radiothérapie d'Oran, la question est de savoir qu'elles vont être les réactions des pouvoirs publics et de l'administration de la faculté de médecine face aux boycotteurs ? Et alors que sur un autre plan, la prise en charge des patients dans certains services de soins est affectée par la grève des résidents qui n'assurent plus les gardes de 8h à 16h. D. LOUKIL