Avant d'engager la consultation de la base, les 14 membres du bureau national devront se réunir aujourd'hui, lundi, pour étudier la teneur du procès-verbal qui a sanctionné les travaux de la dixième séance de négociations. Présidé par le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, le dixième round de négociations, tenu hier, entre les membres du comité intersectoriel et les représentants des médecins résidents constitue, semble-t-il, un prélude à la fin d'une crise qui couvait dans le secteur de la santé depuis la mi-novembre dernier. À en croire les déclarations faites par les uns et les autres, à l'issue de la réunion de travail, l'épilogue du conflit opposant le ministère de la Santé aux futurs spécialistes devrait être annoncé, au plus tard, dans les deux prochains jours. L'esprit de responsabilité a prévalu, dit-on, lors de cette énième rencontre de "dialogue et de concertation", contrairement aux neuf séances de travail précédentes. Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a affiché, à la sortie de la salle de réunion au siège du ministère, un certain optimisme qui précède un dénouement heureux du conflit né des suites du mouvement de débrayage entamé, il y a cinq mois, par les résidents en sciences médicales. "Je suis optimiste quant aux résultats de la rencontre d'aujourd'hui (hier, NDLR). Nous avons bien travaillé. Il y a une avancée notable dans la prise en charge des revendications des résidents." L'avancée dans le traitement des doléances du Camra évoquée par le ministre, semble être partagée par les 14 délégués du collectif autonome des médecins résidents algériens, présents à la réunion qualifiée de dernière chance. "La rencontre de dialogue d'aujourd'hui (hier, NDLR) a été caractérisée, particulièrement, par des avancées notables et même positives", ont affirmé des délégués du Camra. Interrogés sur le devenir du mouvement de grève à la faveur de la signature d'un accord historique avec la tutelle, les représentants du Camra expliqueront que "pour décider de l'arrêt ou de la poursuite du débrayage, les délégués du Camra iront d'abord consulter la base, à travers la tenue d'assemblées générales dans les CHU des wilayas du nord du pays". Avant d'engager la consultation de la base, les 14 membres du bureau national devront se réunir aujourd'hui, lundi, pour étudier la teneur du procès-verbal qui a sanctionné les travaux de la dixième séance de négociations. À l'heure où nous mettons sous presse, les membres du comité intersectoriel s'attelaient, encore hier soir, en présence des membres du bureau national du Camra, à la finalisation du PV, qui résumera les revendications satisfaites et les solutions proposées par le Pr Hasbellaoui aux résidents. Quelle est la teneur de ce PV historique, encouragera-t-il les résidents, en grève ouverte, à rejoindre dans les tout prochains jours leurs services respectifs dans les hôpitaux ? La première revendication "satisfaite" consiste, dit-on, en la révision du statut du médecin résident. C'est une première. Le premier responsable du secteur de la santé en Algérie a rassuré les futurs spécialistes que le gouvernement planchera prochainement sur la révision du statut qui était, jusque-là, dit-on, considéré comme "une ligne rouge à ne pas franchir". "Le Pr Hasbellaoui nous a annoncé que nous aurons désormais un statut à l'instar des autres corps professionnels de la santé. C'est un grand acquis pour nous", confiera un futur spécialiste. C'est une première en Algérie. Puisque, jusque-là, les résidents n'avaient pas de statut juridique proprement dit. Ils n'étaient considérés ni comme étudiants en sciences médicales ni comme médecins fonctionnaires. Un nouveau texte de loi sera ainsi promulgué, pour lever l'équivoque inhérente aux missions et aux avantages de médecins résidents, aussi bien sur le plan formation que sur le plan administratif. L'autre "grande" proposition faite par le Pr Hasbellaoui et qui a eu, dit-on, le consentement des représentants du Camra est liée au chapitre du service civil. Outre la modulation de la durée du service civil, le ministère de la Santé a procédé à la révision du nombre de spécialités concernées par la loi 84/10. "La liste des filières médicales concernées par la réglementation en vigueur est passée de 18 à 8 spécialités seulement. Par le passé, c'était une soixantaine de spécialités, ensuite, on les a réduites à une quarantaine et, enfin, le comité du Pr Bendib à 20", indiquera encore notre source. Au moment où les futurs spécialistes s'attendaient à l'abrogation du caractère obligatoire du service civil, le ministère propose carrément la suppression du service civil, en maintenant huit spécialités seulement. À la lumière des nouvelles propositions du Pr Hasbellaoui, il n'est pas exclu que les médecins résidents rejoignent dans les tout prochains jours leurs postes, après avoir consulté la base. Les 15 000 résidents seront, ainsi, appelés à se prononcer, à travers des assemblées générales, sur le maintien ou la levée de la grève qui dure depuis le 14 novembre 2017. Hanafi H.