Après cinq heures de négociations entre les représentants des médecins et la commission intersectorielle, le conflit résidents-ministère de la Santé est toujours dans l'impasse. Le neuvième round des négociations, tenu hier, entre le ministère de la Santé et le collectif des médecins résidents, ne diffère pas des précédentes réunions, tant sur le fond que sur la forme. Après près de cinq heures de discussions, les deux parties en conflit campent sur leurs positions initiales. Les futurs spécialistes maintiennent leur mouvement de débrayage jusqu'à l'aboutissement de leur cause. Le ministère de la Santé se dit, de son côté, toujours disponible pour le dialogue avec le collectif des résidents. Le dossier du service civil, qui constitue le point de discorde entre les deux protagonistes, continuera à défrayer la chronique nationale, en l'absence d'une solution consensuelle. Le département du Pr Mokhtar Hasbellaoui, par la voix de la commission intersectorielle, a remis sur le tapis, dit-on, les propositions déjà connues jusque-là. L'offre de la commission que préside M. Bendib consiste, rappelons-le, en la modulation de la durée du service civil et de baisser le nombre de spécialités concernées à 20 seulement. La tutelle a bâti son argumentaire sur les dispositions de la loi 84/10 qui a institué, en 1984, l'obligation du service civil pour les "DEMSistes", médecins spécialistes diplômés. Cependant, les blouses blanches contestataires plaident pour l'abrogation du caractère obligatoire et son remplacement par des mesures financières incitatives. L'on se demande, cependant, l'intérêt d'annoncer, tambour battant, l'organisation d'un nouveau round de négociations puisque les résultats sont connus d'avance, au vu de la position de l'un comme de l'autre. Selon nos sources au fait du dossier des résidents, les membres de la commission intersectorielle ont invité les 12 membres du Camra à les alerter sur les risques qu'encouraient les médecins grévistes si ces derniers ne renonçaient pas à leur mouvement de grève qui dure depuis le 14 novembre dernier. "L'intention de la tutelle est claire, le ministère ne cherche rien d'autre que le gel de la grève. La commission mise en place n'est pas près de prendre en charge nos revendications qui sont légitimes", a précisé notre source. Et d'ajouter : "Les membres de la commission ont demandé au Collectif des résidents d'annuler la marche nationale prévue mercredi à Constantine. La commission Bendib n'a rien proposé de concret. Elle a remis sur le tapis le PV de la huitième réunion où il a été abordé la durée du service, le zoning et le nombre de spécialités concernées par la loi 84/10. Aucun résultat. Le contraire aurait étonné plus d'un." Signalons, enfin, que le bureau du Camra organisera, demain mercredi, une marche nationale des résidents à Constantine. Hanafi H.