Pas moins de 25% des Algériens souffrent de maladies allergiques. La rhinite et l'asthme en sont les pathologies les plus fréquentes. C'est ce qu'a révélé, hier, le professeur Merzak Gharnaout, chef du service pneumologie, phtisiologie et allergologie, et non moins président de l'académie algérienne d'allergologie, qui rappelle que les maladies allergiques viennent en quatrième position dans le monde après le cancer, les maladies cardiovasculaires et le sida. Invité au Forum du journal DK News, le professeur indique que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit que la moitié (50%) de la population mondiale sera atteinte de maladies allergiques d'ici à 2050. L'ampleur que prennent ces maladies, explique le professeur, est due à plusieurs facteurs, conséquence directe du changement du mode de vie caractérisé par l'industrialisation à outrance. Il cite, entre autres facteurs, la pollution provoquée notamment par les véhicules diesel et autres industries fonctionnant au mazout, la propagation des sites industriels dans ou près des centres urbains, mais aussi la pollution de l'environnement immédiat où vivent les humains, autrement dit, les habitations poussiéreuses et infestées de bestioles (cafards) et autres moisissures. L'autre facteur de risque cité par le professeur est relatif à la génétique (héréditaire). La conjonctivite (infection subite des yeux), la dermatite et l'eczéma (infections de la peau), les allergies alimentaires, l'allergie aux médicaments (pénicilline) ou aux produits anesthésiants, mais aussi aux piqûres de certaines bestioles, dont les abeilles, sont autant de maladies allergiques citées par le professeur. Si les piqûres d'abeilles pouvaient être prévenues grâce à un vaccin "efficace", celui-ci, déplore le professeur, est en rupture en Algérie depuis près de 4 ans. Pour lutter contre le reste des maladies allergiques, le Pr Gharnaout appelle à la mise en place d'un plan de prise en charge et au lancement des campagnes d'information et de sensibilisation, car, est-il convaincu, la prévention est le meilleur moyen de lutter contre les maladies allergiques. Il exhorte, à ce titre, les autorités sanitaires à instaurer dorénavant une journée nationale des maladies allergiques. Ceci, tout comme il préconise l'instauration des spécialités d'allergologie dans l'enseignement médical supérieur. Ce qui permettra, dit-il, l'ouverture des services spécialisés dans les structures sanitaires à travers différentes régions du pays, comme cela se fait sous d'autres cieux. Les maladies allergiques, souligne le professeur, sont actuellement prises en charge dans différents services spécialisés. Ce qui fait que le diagnostic de ces maladies intervient souvent tardivement et, partant, la prise en charge devient plus compliquée. Farid Abdeladim