Le compositeur, musicologue et poly-instrumentiste Salim Dada sera l'invité d'honneur des prochaines journées nationales de la musique classique qui auront lieu à Batna du 9 au 14 avril. Durant cette 4e édition, il animera des master class et des conférences. Rencontré à l'Institut régional de formation musicale de Batna, l'artiste a bien voulu répondre à nos questions. Liberté : Vous serez à l'honneur aux prochaines journées nationales de la musique classique de Batna, qui se tiendront du 9 au 14 avril. Comment avez-vous perçu cette invitation ? Salim Dada : C'est avec grande joie et tant de fierté que j'ai reçu cette invitation, et je l'ai acceptée spontanément. En fait, mon premier contact réel avec cet évènement date de mai 2015, la dernière édition. J'étais de passage à Batna, et dès que Chaib Setti l'a su il a insisté à ce que je reste et que je fasse quelque chose. Au pied levé donc une master class de composition musicale a été créée et beaucoup l'ont suivie. J'ai partagé durant cette master class, mes méthodes de travail en présentant quelques-unes de mes compositions, et nous avons travaillé sur les partitions et les esquisses des participants eux-mêmes. Je garde un souvenir positif de cette expérience, ce qui explique ma joie et ma fierté d'y revenir dans l'édition actuelle, en plus du cadre privilégié de diriger mes compositions avec l'orchestre du festival à la clôture de cette semaine hautement musicale. Vous allez animer, encadrer, partager avec de jeunes étudiants en musique qui viennent des quatre coins du pays. Pouvez-vous nous parler de cet échange et de ce programme dédié au partage et à la création ? Rencontrer les jeunes musiciens, animer des master class, participer aux conférences, travailler individuellement ou par groupes de musiciens, élaborer ce programme de concert et le travailler avec eux, retrouver les anciens collègues des autres instituts ainsi que les musiciens de l'ex-Orchestre symphonique national pour lequel j'étais compositeur en résidence (2006-2009) et avec qui je garde une relation très respectueuse, tout cela agrémente ce festival d'un goût de retrouvailles et de retour chez soi, le tout dans l'amour de la musique et le désir du partage. Nos étudiants rencontrent moult difficultés lors de leur formation : manque d'instruments de qualité, absence d'échange avec d'autres musiciens et enseignants de l'intérieur et extérieur du pays... Est-il possible de leur préconiser des conseils, des orientations pour une formation ? Justement, c'est le but de ce genre de rencontres. Pallier et répondre à plusieurs de ces problématiques par les échanges d'expériences, par l'enseignement intensif et concentré, par des répétitions soutenues, par l'apport pluridisciplinaire de tous les acteurs de l'événement : professeurs, répétiteurs, chefs d'orchestre, compositeurs, luthiers... C'est d'un bénéfice absolu pour nos jeunes étudiants et tous les participants à ces journées. Vous avez un programme concocté spécialement pour ces journées de la musique classique à Batna. Quelles en sont les grandes lignes ? L'idée est de travailler sur certaines de mes compositions dans différentes configurations musicales comme Ya Qalbi pour guitare solo, les Conversations pour duo de violons, Love Song pour orchestre à cordes, Lounga Nahawound pour orchestre symphonique, des extraits de ma musique du film Ben Boulaïd (natif d'Arris, wilaya de Batna), ainsi qu'une partie du concerto pour basson et orchestre de Vivaldi avec Redouane Amir comme soliste, et enfin une partition du défunt Rachid Saouli à qui nous allons rendre hommage. Entretien réalisé par : H. Tayab