Résumé : Farida rentrait chez elle lorsqu'elle est abordée par le poissonnier. Ce dernier, pour s'excuser de sa gaffe de la matinée, lui remettra un panier plein de fruits de mer. L'homme l'intriguait. Il parlait bien et avait un bel accent. Farida se promet d'en toucher deux mots à sa mère sur ce qui venait de lui arriver. Ainsi, elle saura au moins à qui elle avait affaire. Rosa était dans la cuisine. À la vue de sa fille portant un panier de fruits de mer, elle s'exclame. -Farida ! Tu as enfin compris que ta mère n'aime que le poisson ! La jeune femme lui tend le panier en souriant. -Figure-toi que cela ne vient pas de moi, mais de ce poissonnier, avec qui tu as tendance à te familiariser. -Le poissonnier ! Tu veux dire Mehdi. -Il a dit qu'il te connaissait bien. Je n'en disconviens pas, puisque tu es une de ses clientes les plus fidèles. -Oui. Heureusement que son étal n'est pas trop loin du quartier. -Et tu as aussi connu son défunt père. -Oui. Si Chaâbane que Dieu ait son âme. C'était un homme bien. Mehdi était encore un petit garçon qu'il ramenait de temps à autre avec lui. Aujourd'hui, c'est lui qui a repris la poissonnerie et continue à faire mon bonheur en me permettant d'avoir du poisson frais à chaque fois que j'en ai envie. Elle fronce les sourcils. -Tu as dit que c'est Mehdi qui t'a remis ce panier pour moi ? -Pas pour toi. C'est plutôt un geste qu'il a eu envers moi. -Hein ? Il te connaît ? -Depuis ce matin. -Je ne te suis pas, Farida. -Eh bien, je vais te raconter ce qui m'est arrivé. Elle tire une chaise et s'assoit devant le café fumant que sa mère venait de déposer sur la table, et se met à lui narrer son anecdote de la matinée. À la fin de son récit, elle précisera qu'elle était franchement outrée de s'être conduite comme une idiote, alors qu'avec un peu de bon sens, tout aurait pu se régler à l'amiable. -Qu'à cela ne tienne. Mehdi est un homme sage et perspicace. Il ne fait jamais les choses à moitié. Ce contretemps a dû le contrarier lui aussi, c'est pour cela qu'il a tenu à s'excuser en t'offrant ces fruits de mer. Elle sourit en poursuivant : -Même si tu n'es pas aussi friande de poisson que ta mère, le geste en valait la peine. Farida se lève et s'étire. -Si cela peut te faire plaisir ma chère maman, je t'achèterai tous les jours des fruits de mer. -Au prix où ça coûte, cela va te ruiner. Farida hausse les épaules. -L'argent ne vaut rien devant le bonheur de ceux qu'on aime.