Résumé : Le week-end arrive. Farida change son programme habituel, car à la maison on attendait des invités. Sa mère la surprend en lui apprenant qu'elle avait invité Merouane à déjeuner avec eux. Que lui cachait-elle donc ? La vieille brandit sa louche. -Quoi donc ? -Je ne sais pas. J'aimerais bien le savoir. -Je ne te cache rien. Elle secoue la tête. - Quelle idée ! Tu rajoutes un couvert, ensuite tu me rejoindras dans la cuisine. J'ai besoin de ton aide pour préparer la tarte au citron et la salade de fruits. Sans plus attendre, elle tourne les talons et retourne dans la cuisine. Farida n'était pas convaincue des arguments avancés par sa mère pour inviter Merouane à déjeuner chez eux. Certes, elle aimait bien le jeune homme et l'appréciait en tous points, mais gardait plutôt ses distances avec lui. Après tout, il n'était pas encore officiellement son gendre. Du moins, pas avant que sa fille n'ait rejoint son nid conjugal. La jeune femme rajoute un couvert sur la table de la salle à manger en se disant que, comme à ses habitudes, sa maman avait plus d'un tour dans son sac. Elle était certaine maintenant qu'elle lui préparait une de ses surprises les plus inattendues. La sonnette de la porte d'entrée la tire de ses méditations. Elle s'empresse d'aller ouvrir. Un jeune homme lui tend un panier. -Vous avez commandé des fruits de mer ? -Non. Je n'ai rien commandé. Il hausse les épaules. -Peut-être pas vous. Mais on m'a chargé de vous remettre ce panier de poissons. Il brandit devant elle la marchandise toute fraîche, qui sentait encore l'eau salée. -Je suis bien à l'adresse indiquée, car j'ai l'habitude de livrer du poisson dans le quartier. Farida prend le panier. -Je pense que c'est ma mère qui a passé la commande. Attends. Je vais tout d'abord m'en assurer. Elle se rend dans la cuisine et dépose le panier sur la table. Sa mère ébauche un sourire. -Ah ! Enfin les fruits de mer. -C'est donc toi qui les a commandés ? -Bien sûr. Qui d'autre pourrait le faire ? Prends mon porte-monnaie sur la console et donne un pourboire à ce jeune homme. -Et pour le reste ? -Je paierai plus tard cette livraison. Le poissonnier me connaît bien. -Et tu lui fais confiance, bien sûr. Elle hausse les épaules. -Bien sûr. Jusqu'à preuve du contraire, il a toujours tenu ses engagements. C'est un type bien. Il travaille à son compte et ne voudra sûrement pas décevoir ses clients. Farida prend quelques pièces dans le porte-monnaie de sa mère et s'empresse de les remettre au jeune garçon qui attendait toujours sur le palier de la porte d'entrée. -Voilà, c'est pour toi, et merci pour la livraison. Content de lui, le livreur remercie et s'esquive. (À SUIVRE) Y. H.