Ce nouveau foyer de tension sociale risque de provoquer un blocage généralisé des hôpitaux. Le front de la contestation risque de s'élargir encore dans le secteur de la santé avec l'entrée en scène annoncée des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires. Ces derniers menacent, en effet, de débrayer à compter de dimanche prochain, le 29 avril. Selon le professeur Wahiba Ouahioune, présidente du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), la corporation compte monter au créneau pour faire entendre sa voix, après avoir attendu, "vainement", la satisfaction de ses revendications. "Les enseignants hospitalo-universitaires sont lassés d'attendre, et ce, depuis une année, la concrétisation de leurs revendications. Il y a une année, on avait pris part à une réunion intersectorielle pour examiner nos revendications, notamment le dossier de retraite. Depuis, rien n'a été fait. Nous avons alors décidé de soulever de nouveau notre plateforme de revendications à notre première tutelle qui est l'Enseignement supérieur", nous a indiqué la présidente du Snechu. Les protestataires menacent, en fait, de suspendre toutes les activités d'enseignement et d'évaluation de graduation et de post-graduation. Il n'est pas écarté, précisera-t-elle, que le mouvement de débrayage s'étende aux activités de soins au cas où leurs doléances ne seraient pas satisfaites. Cette nouvelle alerte de rejoindre le front de protestation risque de provoquer un blocage généralisé des hôpitaux. Outre les résidents qui débrayent depuis cinq mois, les internes et les externes se retrouvent, malgré eux, en situation de grève, si leurs encadreurs, à savoir les maîtres assistants, venaient à suspendre toute activité. Les animateurs du Snechu plaident pour l'amélioration des conditions professionnelles de la corporation d'enseignants hospitalo-universitaires. Ils revendiquent en premier l'ouverture du statut de l'enseignant chercheur, avec le reclassement catégoriel des maîtres assistants, qui constituent les deux tiers de la corporation. Ils exigent aussi la révision de l'indemnité hospitalière. "Nous formons et nous soignons en même temps, et nous percevons une indemnité qui ne dépasse pas les 27 000 DA pour l'activité hospitalière que nous assurons dans les structures hospitalières. Nous opérons et nous consultons des malades. C'est une indemnité de la honte. Pour nous, il y a une injustice financière", rappellera le professeur Ouahioune. Le Snechu remet sur le tapis le dossier de retraite. "Les enseignants hospitalo-universitaires perçoivent, dit-on, une retraite qui n'excède pas les 55%. Alors que tous les corps de la Fonction publique gagnent 80% de leur salaire", dénoncera la syndicaliste. Sur un autre plan, le syndicat exige de bénéficier des vacances universitaires au même titre que le reste des enseignants du supérieur. "Nous sommes des enseignants universitaires, mais nous n'ouvrons droit qu'à un mois de congé annuel. On demande à ouvrir droit aux vacances d'hiver et de printemps, à l'instar des autres professeurs universitaires." Enfin, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires insiste sur le droit à l'activité lucrative : "La corporation exige de la tutelle l'autorisation d'exercice de la médecine dans le secteur privé pendant les jours fériés et les week-ends." Hanafi H.