Les hospitalo-universitaires sont dans le flou. Et pour cause, l'âge de départ à la retraite pour cette corporation n'est toujours pas fixé. Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires s'insurge contre cette situation qui constitue, selon lui, un blocage pour la jeune génération. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) se demande à quel âge se termine la carrière de cette corporation ? La réponse ne leur a toujours pas été fournie par leurs deux tutelles, les ministères de la Santé et de la Recherche scientifique. Pourtant selon un arrêté interministériel, l'âge de départ à la retraite pour les professeurs chefs de service a été fixé à 65 ans. Un arrêté qui n'est pas encore signé. Le ministère de la Santé a donné son accord pour une retraite à 65 ans, cependant, son homologue de l'Enseignement supérieur ne veut pas se décider. En attendant, de nombreuses générations appartenant à ce corps de médecine sont bloquées dans leur progression de carrière. Le Snechu qui a animé hier une conférence de presse pour présenter son nouveau bureau qui a à sa tête, la professeure Ouahioune Wahiba, qui remplace le professeur Nacer Djidjli, qui a démissionné, demande la normalisation de la carrière de cette corporation. «Nous sommes le seul corps en Algérie où l'âge de la retraite n'est pas défini, pourtant la réglementation est claire et fixe l'âge de départ à la retraite à 60 ans, il y a eu une dérogation pour notre corps où on l'a fixé à 65 ans mais les gens dérogent à cette mesure» a expliqué le professeur Djidjik, secrétaire général du Snechu. Sous prétexte que cette «élite» est encore indispensable dans les services hospitaliers, des chefferies de services sont encore gérées par un personnel qui dépasse l'âge de départ à la retraite. «En attendant, il y a une nouvelle génération qui progresse sans aucune visibilité ignorant si un jour elle aura accès à ces postes de responsabilité» a indiqué le professeur Belhadj. Le syndicat dit avoir proposé un âge de départ à la retraite entre 65 ans et 70 ans mais il s'est heurté à un grand problème. Le professeur Djidjili explique que la loi interdit que la pension de retraite dépasse de 15 fois le SNMG. Ainsi cette corporation une fois à la retraite ne peut pas percevoir les 80% de son salaire, mais seulement 55%. «Une injustice» selon le syndicat qui demande le déplafonnement de ce calcul. En attendant, dit-on, nous avons une poussée de jeunes qui aspirent à des postes supérieurs et qui sont dans le flou. C'est pourquoi, et devant ce blocage et en attendant de régler ce problème de retraite, le syndicat propose aux professeurs chefs de service de libérer les postes supérieurs tout en restant dans leurs services comme consultants par exemple. «Nous ne chassons personne et nous respectons nos aînés» souligne le professeur Ouahioune. Les hospitalo-universitaires disent vouloir ramener un message d'espoir pour la jeune génération qui est en droit d'accéder à des postes supérieurs. Le professeur chef de service ou le maître assistant, poursuit-on, ont aussi le droit de connaître l'âge de départ en retraite. Le Snechu rappelle que depuis l'indépendance il n'y a eu que trois concours pour les chefferies de services. Le premier en 95, le second en 2006 et le dernier, c'était en 2012. «Nous avons sacrifié plusieurs générations» s'insurge-t-on. La corporation réunit entre 4000 et 4500 effectifs dont 4% dépasse l'âge de départ à la retraite.