Selon des fuites sur le contenu sur le projet de la résolution qui sera votée aujourd'hui, l'ONU réclame une "reprise des négociations" entre le Maroc et le Front Polisario pour parvenir à une "solution politique mutuellement acceptable" vers "l'autodétermination" de son peuple sahraoui. Sauf surprise, très improbable, le Conseil de sécurité des Nations unies renouvellera aujourd'hui ou d'ici la fin de la semaine en cas de désaccord sur la résolution présentée par les Etats-Unis, pour une autre année, le mandat de la Minurso. En effet, des sources au sein de l'organe exécutif de l'ONU n'excluent pas un report du vote de quelques jours. Ceci étant, une résolution prorogeant la durée de la présence de la mission onusienne au Sahara occidental est adoptée chaque année avec pour objectif d'organiser un référendum d'autodétermination dans ce territoire autonome, sans pour autant parvenir au but recherché, qui reste un accord entre les deux parties en conflit, en l'occurrence le Maroc et le Front Polisario. Depuis plus de quarante ans que dure ce conflit, tous les émissaires de l'ONU qui se sont succédé n'ont pas réussi à tenir des pourparlers directs entre les deux protagonistes. Qu'en sera-t-il avec le nouvel envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, l'Allemand Horst Köhler ? Ce dernier, qui a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations en 2018, après des années d'interruption des discussions, attend l'adoption de la résolution pour réunir les deux parties en conflit. Selon les fuites sur le contenu de la prochaine résolution, celle-ci souligne que les parties au Sahara occidental doivent "reprendre des négociations (...) sans préconditions et de bonne foi" afin de parvenir à une "solution politique mutuellement acceptable" vers "l'autodétermination" de son peuple. Rien de nouveau par rapport aux précédentes résolutions, si ce n'est qu'elle insiste sur "l'engagement des parties" est "important" pour "faire avancer le processus politique", qui fait état de "nouvel esprit" et de "nouvelle dynamique". Le projet soumis par les Etats-Unis réclame à Antonio Guterres de "s'entretenir avec les parties pour mieux comprendre ces problèmes", et demande aussi "aux Etats voisins d'accentuer leur implication dans les négociations et de remplir leur rôle essentiel et spécial en soutien du processus politique". Reste à savoir qu'est-ce qu'on entend par implication, car l'Algérie, qui ne s'est jamais considérée comme une partie du conflit, a toujours catégoriquement refusé de participer aux pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario. C'est le cas également de la Mauritanie, laquelle en était pourtant une partie au début lorsqu'elle avait accepté de prendre la partie sud du territoire du Sahara occidental, avant de se raviser et le céder au Maroc. Il ne faut donc pas s'attendre à un miracle au vu des positions diamétralement opposées de Rabat et du Front Polisario. Alors que le Maroc ne veut pas entendre d'autres choses que le plan d'autonomie, qu'il préconise, les responsables sahraouis s'accrochent à l'organisation d'un référendum d'autodétermination, tel que prévu par les différentes résolutions de l'ONU sur ce conflit. Merzak Tigrine