L'usage disproportionné et "excessif" de la force par l'armée israélienne a été dénoncé par l'ONU qui met en garde contre une nouvelle guerre d'Israël contre la bande de Gaza. Au moins 3 Palestiniens ont été tués et 25 autres blessés, hier, par des tirs à balles réelles de soldats israéliens ou étouffés par les gaz lacrymogènes, lors des manifestations organisées à la frontière avec Israël pour le cinquième vendredi consécutif dans le cadre de la commémoration de la Journée de la terre, appelé aussi "Journée du retour", ont rapporté les médias palestiniens. Des sources hospitalières ont confirmé avoir enregistré des blessés touchés par des balles tirées par des snipers israéliens qui ont reçu l'ordre de tirer sans la moindre sommation sur des manifestants pourtant désarmés, a rapporté l'agence de presse Wafa. Dans l'est de l'enclave de Gaza, des sources locales ont affirmé que quatre Palestiniens ont été blessés également par balle, a rapporté l'autre agence de presse palestinienne Quds Press. Ce bilan vient allonger la liste des quelque 5 500 blessés déjà recensés par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, dont le responsable Zeid Zeid Ra'ad Al Hussein a fait état aussi de 45 Palestiniens tués, dont 4 adolescents. Dans un communiqué publié hier, M. Al Hussein a exhorté l'occupant israélien à cesser l'usage "excessif" de la force contre les manifestants palestiniens et demandé que les responsables de ces violences soient punis, a rapporté l'APS. Zeid Zeid Ra'ad Al Hussein, a reproché à l'occupant israélien "d'encourager" ses forces de sécurité à recourir à la force létale contre des êtres humains désarmés. "Chaque semaine, nous assistons à des exemples de recours à la force létale contre des manifestants désarmés", a-t-il indiqué. "Il est difficile d'imaginer que des enfants, même ceux lançant des pierres, puissent constituer une menace de mort ou de blessure pour des membres des forces de sécurité lourdement protégés", a estimé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. Il a jugé que "les forces de sécurité ne devraient pas faire usage de leurs armes contre des manifestants qui brûlent des pneus ou lancent des pierres, voire même des cocktails Molotov de loin". "Chaque pays a l'obligation au nom des droits de l'homme de s'assurer que tout décès et blessure grave fassent l'objet d'une enquête et que les responsables répondent de leurs actes devant la loi", a-t-il soutenu. "Malheureusement, dans le contexte de ce conflit éternel, des enquêtes sérieuses semblent être menées uniquement lorsque des preuves vidéo ont été rassemblées de façon indépendante", s'est-il désolé. Jeudi, le coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a mis en garde contre le danger d'une nouvelle guerre dans la bande de Gaza. Cette détérioration de la sécurité, du développement et de la situation humanitaire, dont les effets se cumulent avec l'impasse politique, transforme Gaza en "poudrière". "Malgré les développements tragiques dans le reste de la région, nous devons faire tout notre possible pour empêcher une nouvelle guerre à Gaza", a dit M. Mladenov devant le Conseil de sécurité. Lyès Menacer/Agences