"Je ne pense pas que le Président fasse partie de ceux qui s'agrippent au pouvoir, et une potentielle candidature serait un sacrifice de sa part pour des impératifs politiques", a déclaré Seddik Chihab. La candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat n'est pas tranchée et si le Président prenait la décision d'entrer dans la course, ce serait un "acte sacrificiel". C'est, en substance, ce que le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab, a déclaré, hier à Oran, en marge d'une journée de formation portant sur le rôle de l'élu dans le développement local. "Je ne pense pas que le Président fasse partie de ceux qui s'agrippent au pouvoir, et une potentielle candidature serait un sacrifice de sa part pour des impératifs politiques", a-t-il déclaré sur cette question qui agite l'actualité politique à une année de la présidentielle. Un propos, validé certainement par Ahmed Ouyahia, qui rompt avec l'optimisme affiché par le secrétaire général du FLN quant à une très forte probabilité de voir Bouteflika postuler pour un 5e mandat. Lors de son intervention à cette journée de formation — à laquelle ont pris part des dirigeants du parti comme Belabes Belabes, chef du groupe parlementaire —, Seddik Chihab a invité les élus à rester en contact permanent avec les citoyens afin de "soigner l'image de l'élu et du parti" et à recourir à toutes leurs prérogatives. "Il y a beaucoup de prérogatives que les P/APC n'utilisent pas", a-t-il déclaré en déplorant que la wilaya capte 70% des ressources financières, contre 30% pour les communes. Ratio qu'il faudrait inverser, a-t-il jugé, en rappelant l'ambition de son parti de travailler à la révision du code communal. Le responsable du RND a également souhaité que le P/APC soit rassuré et protégé : "Les menaces pénales qui pèsent sur les édiles empêchent toutes les initiatives allant dans le sens de la recherche de nouvelles ressources financières impératives dans ce contexte de recul des recettes pétrolières." Abordant le nomadisme politique, Seddik Chihab a ironisé sur le parti de Louisa Hanoune qui, a-t-il raillé, n'arrive pas à retenir ses militants "alors qu'en 20 ans, le RND a réussi à garder la majorité des siens". Plus sérieux, il appellera les élus présents à ne pas s'appesantir sur la débâcle des élections locales de novembre 2017 (remportées par le FLN, ndlr) et à aller de l'avant. Pour leur part, les élus ont dénoncé le recul des prérogatives des présidents d'APC et les larges pouvoirs accordés aux chefs de daïra dans les délibérations communales, alors qu'aucun texte de loi ne le justifie. Dans leurs recommandations, ils ont notamment appelé à la création d'une instance nationale de protection de l'élu, à la révision des prérogatives du maire en matière d'investissement et à la décentralisation administrative. Interrogé sur le conflit opposant l'Algérie au Maroc, le porte-parole du RND s'est contenté d'indiquer que la position de son parti épousait la politique des affaires étrangères algériennes. S. Ould Ali