La diminution de ces phénomènes nécessite une collaboration multisectorielle, à laquelle doit s'ajouter la sensibilisation accrue des citoyens. À l'approche de la saison estivale, l'établissement public de santé de proximité (EPSP) de Touggourt, en collaboration avec des associations activant dans le domaine du ramassage de scorpions, a organisé, de mercredi à samedi derniers, à l'institut national spécialisé d'El-Moustakbel, des journées de formation médicale sur les maladies à transmission hydrique et l'envenimation scorpionique. Selon Dr Zouzou, directeur de l'EPSP de Touggourt, ces journées visant la formation continue du personnel médical, la sensibilisation de la population aux maladies à transmission hydrique, au paludisme, aux intoxications alimentaires collectives et au scorpionisme interviennent en début d'été où les risques de contamination et de piqûres sont éventuels. Elles se veulent comme objectifs de tracer un plan d'action de lutte multidisciplinaire et la redynamisation des bureaux d'hygiène communaux. Au programme de ces journées figurent des communications thématiques et des ateliers destinés au personnel médical et paramédical sur la thrombolyse, la stérilisation et les directives nationales d'hygiène hospitalière. En effet, la première communication présentée durant ces journées a été consacrée à la situation épidémiologique de Touggourt. Après avoir défini les maladies à transmission hydrique, leurs types, l'historique lié à leur évolution, Dr Messaoudi a avancé des chiffres enregistrés ces dernières années dans la circonscription de Touggourt. "Durant l'année 2017, les services de la santé publique d'Ouargla ont enregistré 128 cas de leishmaniose, dont plus de 50% des cas sont signalés à Touggourt. Pour les intoxications alimentaires, deux cas ont marqué l'année 2017. Le premier a touché 134 personnes à Megarine et à Sidi Slimane ; le deuxième cas a touché une trentaine de travailleurs de chantier à Zaouia Labidia", a annoncé l'intervenante, et de continuer : "Concernant l'envenimation scorpionique, 2483 cas ont été enregistrés à Ouargla, dont 1147 à Touggourt. Plus des deux tiers des piqûres (66,7% en 2016 et 70% en 2017) surviennent durant 4 mois de l'année, du mois de juin au mois de septembre. Le pic commence en avril et finit en octobre, donc il s'étale sur environ 6 mois de l'année." La deuxième communication s'est articulée autour de l'envenimation scorpionique et la prise en charge de la personne envenimée. Elle a été présentée par Dr Khenine de l'EPH de Ghardaïa. L'intervenant expliquera que le premier inconvénient de la prolifération de l'insecte est le manque d'hygiène : "Le premier facteur aidant à la prolifération du scorpion est bien le manque d'hygiène, dont le citoyen a une grande part de responsabilité par le jet anarchique des ordures, des gravats et autres déchets pas loin de leurs habitations." Le deuxième volet de la communication est axé sur la sensibilisation du personnel médical et paramédical exerçant dans les structures de santé éloignées de l'hôpital mère. L'orateur a mis l'accent sur la conduite à tenir au cas d'envenimation scorpionique, le traitement antiscorpionique (SAS), le diagnostic rétrospectif et l'évacuation du malade vers une structure de santé dotée d'un service d'urgences bien équipé. Enfin, la diminution des cas de contamination et d'envenimation scorpionique nécessite une collaboration multisectorielle, la sensibilisation accrue des citoyens et la redynamisation des bureaux d'hygiène communaux. Ammar Dafeur