La Société algérienne d'assurance (SAA) s'adjuge plus de 22% de parts du marché algérien des assurances. Le chiffre d'affaires est établi à quelque 27 milliards de dinars et des capacités financières qui s'établissent à 35,9 milliards de dinars ; elles ont progressé de 5,1% par rapport à 2016. C'est ce qu'a indiqué, hier, le P-DG de la SAA, Nacer Saïs, lors d'un séminaire portant sur "la gestion et l'assurance des risques d'entreprise", organisé au niveau de l'hôtel Cristal de la ville de Béjaïa. Durant la rencontre, organisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Soummam, il a expliqué à un auditoire composé de chefs d'entreprise et de représentants de société, de commerçants et d'auxiliaires de justice que les réalisations, au 31 décembre 2017, du marché des assurances, se sont élevées à 138,3 milliards de dinars, soit une hausse de 3,6% par rapport à 2016. C'est ce que rapporte également la dernière note de conjoncture du marché des assurances. Cela représente un peu plus de 1,2 milliard de dollars. "Ce qui n'est pas très important, regrettera M. Saïs, comparativement à des pays qui ont le même gabarit que l'Algérie." La Tunisie ayant, semble-t-il, allègrement atteint ce chiffre, ce qui témoigne du retard qu'accuse le marché des assurances en Algérie. Occasion pour lui d'insister longuement sur le rôle économique et social de l'activité d'assurance car elle permet, rappellera-t-il, la protection des patrimoines et des personnes ; elle permet, en outre, à des individus de protéger leurs actifs, ainsi que le développement des activités économiques. Il dira avec insistance que l'Angleterre est l'un des pays le plus assuré dans le monde. Et d'insister sur le fait que sans assurances, il n'y aurait jamais eu de construction de gratte-ciel, de grands projets, de compagnies aériennes, etc. Et de rappeler, en outre, que la croissance du marché des assurances dans le monde est portée essentiellement par la branche des assurances vie ou de personnes, alors qu'elle est très mal développée en Algérie. Le marché algérien des assurances demeure largement dominé par les assurances dommages. Et par branche des assurances de dommages, le chiffre d'affaires de l'assurance automobile a baissé à 30% ; il était de 34,5 milliards de dinars en 2016. Il a été impacté par la baisse sensible des importations de véhicules. Cependant, son message durant ce séminaire, qui a vu la participation de patrons d'entreprises privées, mais aussi de dirigeants d'entreprises publiques, est le rôle économique que jouent les assurances dans le secteur économique. Il a expliqué, notamment, que les assurances permettent aux entreprises de faire face, quand elles sont confrontées à des pertes, petites ou grandes, de "transformer un aléa en une charge fixe, qui est la prime d'assurance. Laquelle est déductible d'impôt. Et d'être intégré dans le budget prévisionnel". Il a déclaré, par ailleurs, que l'assureur a aussi un rôle de conseil. "En amont, les assureurs emploient des ingénieurs pluridisciplinaires, c'est le cas de la SAA, ils peuvent donc, de ce fait, conseiller techniquement les entreprises." Enfin, il dira que les assurances drainent aussi de l'épargne. Les états obligeant les assureurs à placer 50% de leurs engagements au niveau du Trésor public, même si le taux de rémunération n'est pas très important. Ils contribuent, de ce fait, au financement de l'économie nationale. D'où l'importance de développer l'assurance vie. Car les primes qui y sont drainées sont des placements à long terme. Et aujourd'hui, ajouta-t-il, "notre pays a besoin de placements à long terme, car c'est une rentabilité aussi à long terme". Et d'insister : "Les assurances sont, ne l'oublions pas, des investisseurs institutionnels." M. Ouyougoute