Je voudrais attirer votre aimable attention sur le fait que le magazine Newsweek après avoir revu la source de son article, a maintenant désavoué l'article du 9 mai dernier présumant le manque de respect envers le Saint Coran au sein de la base de Guantanamo. mark Whitaker, rédacteur en chef de Newsweek, a publié le 16 mai la déclaration suivante : “sur la base de ce que nous avons appris maintenant, nous sommes en train de désavouer notre histoire originale selon laquelle une investigation militaire interne avait découvert la profanation du Coran au sein de la base de Guantanamo.” De plus, l'édition de Newsweek parue le 16 mai contenait une longue mise au point exprimant le regret que l'article n'était pas précis. Je joins les textes des déclarations en langues anglaise et française ainsi que le discours du secrétaire d'Etat Rice, prononcé le 12 mai, et soulignant que le respect de la liberté religieuse constitue un principe fondateur des Etats-Unis d'Amérique et que le manque de respect envers les Livres sacrés de grandes religions ne sera pas toléré. J'ai le regret de dire que certains dans la presse algérienne ont suggéré ou insinué que la rétraction de Newsweek est le résultat de pressions de la part du gouvernement américain contre nos médias afin de réprimer une histoire embarrassante. Rien ne peut être aussi loin de la vérité. De telles insinuations reflètent un malentendu profond des Etats-Unis et particulièrement de notre presse. La presse américaine assume jalousement son rôle en défendant les libertés de la presse et en assurant la responsabilité du gouvernement. En parallèle avec ces libertés de critiquer et d'examiner minutieusement, cependant, vient la responsabilité de rapporter exactement et de maintenir des normes journalistiques élevées fixées par la presse elle-même. L'article de Newsweek rapportant des allégations de manque de respect envers le Coran a commencé par ces normes journalistiques parce que ce même article était basé sur une source unique et anonyme qui a désavoué ultérieurement sa première information. Dans ces circonstances, Newsweek a reconnu la responsabilité pour son erreur et a présenté des excuses, et a même désavoué son article. C'est comme cela que ça devrait être — avec la liberté vient la responsabilité. Pendant les dernières semaines, nous avons vu d'autres exemples similaires de médias américains qui se surveillent en prenant des responsabilités et en se disciplinant. Un journaliste a été licencié pour plagiat et un présentateur-réalisateur d'une importante chaîne américaine d'information a démissionné suite à une émission qui s'est avérée être sérieusement inexacte. En tant que fervent défenseur de la liberté de la presse et du rôle indispensable que cette dernière joue en sauvegardant la démocratie, j'espère que la presse algérienne continuera sa lutte pour atteindre des standards plus élevés en matière d'objectivité, de recherche de source et d'exactitude. RICHARD W. ERDMAN