Pour l'International Budget Partnership, le score de 0 sur 100 enregistré par l'Algérie indique que les possibilités offertes au public de participer au processus budgétaire sont nulles. L'Algérie est classée parmi les derniers pays au monde en matière de transparence budgétaire. C'est ce qui ressort de l'enquête sur le "budget ouvert" 2017 (OBS), menée par l'International Budget Partnership, publiée il y a quelques mois. L'Algérie met à la disposition du public très peu d'informations budgétaires, avec un score de 3 sur 100. Notre pays arrive, très loin, derrière la Jordanie, le Maroc, l'Egypte et la Tunisie. "Le score de 3 de l'Indice sur le budget ouvert obtenu par l'Algérie en 2017 est bien inférieur au score enregistré en 2015", souligne l'enquête. Depuis 2015, l'Algérie a diminué la quantité d'informations budgétaires qu'elle met à la disposition du public "en produisant un projet de budget de l'Exécutif à des fins internes uniquement et en omettant de produire les rapports en cours d'année". En outre, l'Algérie n'a pas fait de progrès dans certains domaines. Selon l'enquête, Elle n'a pas rendu public le rapport préalable au budget. L'enquête sur le budget ouvert, explique-t-on, utilise 109 indicateurs pondérés de manière égale pour mesurer la transparence budgétaire en se basant sur des critères internationalement reconnus mis au point par les organisations multilatérales. Ces indicateurs évaluent la mesure dans laquelle le gouvernement central met à la disposition du public huit documents budgétaires clés en ligne en temps opportun et si ces documents présentent les données budgétaires de manière exhaustive et utile. "Chaque pays est noté selon un score composite (sur 100) qui détermine son classement dans l'Indice sur le budget ouvert, la seule mesure indépendante et comparative de la transparence budgétaire dans le monde", souligne International Budget Partnership. L'ensemble du processus de recherche a pris plus de 18 mois entre le mois d'août 2016 et janvier 2018 et a impliqué près de 300 experts dans 115 pays. La transparence à elle seule n'est pas suffisante pour améliorer la gouvernance. La participation du public dans la budgétisation est vitale pour atteindre les résultats positifs associés à une meilleure transparence budgétaire. Sur ce chapitre, le score de 0 sur 100 enregistré par l'Algérie indique que les possibilités offertes au public de participer au processus budgétaire sont nulles. L'enquête sur le budget ouvert examine, aussi, le rôle que jouent les assemblées législatives, les institutions supérieures de contrôle et les institutions financières indépendantes dans le processus budgétaire et la mesure dans laquelle elles assurent un contrôle efficace du budget. Dans quelle mesure le corps législatif assure-t-il un contrôle budgétaire en Algérie ? L'enquête affirme que le corps législatif assure un contrôle limité pendant le cycle budgétaire. Le document précise que le corps législatif assure un contrôle approprié pendant la phase de planification du cycle budgétaire et un contrôle faible pendant la phase de mise en œuvre du cycle budgétaire. Pour l'International Budget Partnership, le corps législatif ne débat pas officiellement de la politique budgétaire préalablement à la présentation du projet de budget de l'Exécutif. Aussi, les commissions législatives n'examinent pas et ne publient pas les rapports sur leurs analyses du projet de budget de l'Exécutif en ligne. Le rapport relève également que "l'institution supérieure de contrôle assure un contrôle budgétaire faible". Pour améliorer la transparence, la participation et le contrôle, le rapport suggère, entre autres, de publier le projet de budget de l'Exécutif en ligne. Pour que le contrôle budgétaire soit plus efficace, l'International Budget Partnership insiste sur la nécessité d'assurer que la législature organise un débat sur la politique budgétaire préalablement à la présentation du projet de budget de l'Exécutif et approuve les recommandations pour le budget à venir. Meziane Rabhi