Réputée pour être la plus dense en matière de trafic, la RN5, dont l'axe le plus meurtrier, à en croire les statistiques, parcourt la wilaya de Bouira sur une distance de plus de 100 km, est encore aujourd'hui au centre de tous les débats ayant trait à la sécurité et à la prévention des sinistres routiers. Toutefois, à se fier à l'optimisme que laissent s'échapper des appréciations et des bilans officiels relatifs à ce volet, dressés et émis tout récemment par les autorités compétentes de la wilaya de Bouira, aux fins de répondre de manière éloquente à de potentielles expectatives citoyennes, l'on conviendrait forcément que la stratégie de dissuasion adoptée par l'Etat et qui n'en est, en fait, qu'à ses balbutiements, a déjà donné entière satisfaction. Il est vrai que l'entrée en vigueur et la mise en application, bien que graduelle, des nouvelles mesures de prévention ont produit une réaction positive, ainsi qu'une prise de conscience chez les usagers de la route. Ce qui n'a décidément pas manqué d'avoir, en ce début de l'année, une incidence remarquable sur la fréquence des périls en question, comparativement à la même période de l'année précédente. Mais, il n'en demeure pas moins que les chiffres qui, rappelons-le, se rapportent au seul tronçon routier de la RN5, restent toujours aussi effrayants, dans la mesure où le taux de mortalité par sinistre, lui, connaît une légère hausse (18,18% en 2004, contre 19,06% en 2005). Les accidents de la route ayant pris une courbe ascendante, il convient de dire que les ingrédients d'une quiétude consommée ne sont pas encore réunis et qu'un tel constat invite les parties concernées à faire intervenir de nouveaux paramètres dans le processus de la prévention, où l'appréciation inspirée, jusque-là, par une logique strictement mathématique se veut plus humaine et, du coup, s'appliquer à dépister les facteurs directs de la persistance du fléau. Slimane ALLOUCHE