Près d'un millier de promoteurs de microentreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem, ont pris part, hier, à une marche de protestation dans les rues de la ville de Tizi Ouzou pour réitérer leur demande d'une amnistie générale au profit de ces centaines de petites entreprises embourbées dans de grosses difficultés économiques. La marche s'est ébranlée, à 10h, du siège de l'Ansej, au centre-ville de Tizi Ouzou, où un rassemblement a été observé depuis la matinée, pour se diriger vers le siège de la wilaya où les manifestants espéraient trouver une oreille attentive à leurs doléances. "Nous refusons d'être les victimes d'une politique d'emploi qui a échoué", "Non à l'instrumentalisation de la justice", "Amnistie générale pour les promoteurs Ansej, Cnac et Angem", "Non au rééchelonnement", lit-on sur des banderoles brandies par des manifestants visiblement très remontés contre les autorités qui observent un silence "méprisant" à l'égard de leurs revendications. "Hasbou Esaraqin", (demandez des comptes aux voleurs), "Amnistie, amnistie pour les promoteurs", scandait la foule tout en s'en prenant au ministre du Travail, Mourad Zemali, qui persiste, expliquent-ils, "avec sa fausse solution du rééchelonnement". "Hasbou Zemali, Hasbou la Casnos", (demandez des comptes à Zemali et à la Casnos), clament-ils à tue-tête. À travers cette amnistie générale, les promoteurs des microentreprises créées dans le cadre des trois dispositifs, Ansej, Cnac et Angem disent réclamer l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre, la prise en charge du passif de ces microentreprises, la prorogation des délais de remboursement, la bonification des taux d'intérêt à 100% avec effet rétroactif, la suppression des pénalités de retard et l'instauration d'un régime fiscal et parafiscal propre à la microentreprise. Ils réclament également une amélioration de l'environnement du travail à travers l'instauration d'une réglementation qui permettra une meilleure régulation de la sous-traitance, l'accès des microentreprises aux marchés publics et au foncier. Selon le secrétaire général du Collectif d'appui à la microentreprise (Came), ces mesures d'accompagnement sont de nature à rendre économiquement viables ces milliers de microentreprises en difficulté sur le territoire national. A contrario, estiment ces promoteurs, les solutions proposées par les pouvoirs publics sont de nature populiste visant à acheter la paix sociale pour une courte durée. Samir LESLOUS