Ils étaient plus d'un millier de promotrices et de promoteurs Ansej, Cnac et Angem à battre le pavé, hier, à Tizi Ouzou, à l'appel du Collectif d'appui à la microentreprise (Came). La marche s'est ébranlée depuis l'entrée principale de l'université Mouloud-Mammeri vers la placette de l'ancienne mairie où la manifestation a été suivie d'un meeting. Durant tout leur parcours, ces jeunes promoteurs en difficulté ont exprimé leur ras-le-bol contre "le harcèlement et les intimidations des différentes administrations et la campagne mensongère concernant le taux de réussite des microentreprises, ainsi que le rééchelonnement des dettes découlant des intérêts et des pénalités de retard pour les entreprises créées avant mars 2011". Sur les pancartes exhibées par les manifestants, on pouvait aussi lire "Ansej, Cnac et Angem, hécatombe de la jeunesse algérienne", "Pour une amnistie générale de toutes les dettes PNR, bancaire, fiscale et parafiscale", "Vous avez effacé les dettes de 11 pays africains et oublié celles de la jeunesse algérienne !" "Le Came est devenu un refuge pour tous ces promoteurs dont les entreprises sont mort-nées. Que nos responsables arrêtent de traiter ces jeunes de bras cassés et d'assistés. Ces qualificatifs devraient plutôt être retournés contre ceux qui ont poussé ces jeunes au suicide et à la dépression. Notre jeunesse a eu sa dose. Barakat !" a déclaré, face à la foule, le SG du Came, Yacine Guellal. Pour ce dernier, "l'action d'aujourd'hui est une réponse au directeur général de l'Ansej qui a estimé à 10% le taux de mortalité des microentreprises en Algérie et une réponse également au directeur de l'agence Ansej de Tizi Ouzou qui a estimé à 5,85% le taux d'échec des microentreprises dans la wilaya, ce qui est infondé ! Nous sommes là pour prouver le contraire. Nous pouvons même dire que 90% des entreprises créées dans le cadre de l'Ansej, Cnac et Angem ont échoué !" Et d'ajouter : "Nous revendiquons une amnistie générale qui va toucher les dettes PNR, bancaires, fiscales et parafiscales, au profit de tous les promoteurs, un environnement de travail favorable, l'accès aux marchés publics, la régulation de la sous-traitance au profit des microentreprises, un régime fiscal et parafiscal propre à la microentreprise, ainsi que l'accès au foncier." Et au SG du Came de conclure : "Nous allons continuer notre mouvement et même demander, si cela s'impose, la prise en charge des familles des jeunes promoteurs qui se sont donné la mort suite aux pressions des différentes administrations, alors que d'autres promoteurs ont été victimes d'AVC et de dépression ! Il faut retenir que pas moins de 250 000 entreprises ont été créées dans la précipitation, juste pour acheter la paix sociale." Il est à souligner que la marche d'hier s'est déroulée dans le calme et était encadrée par un important dispositif sécuritaire resté discret. K. Tighilt