Le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers El-Qods occupée a exacerbé les tensions au Proche-Orient, où Israël massacre et pille les Palestiniens en toute impunité. Le bain de sang provoqué par l'occupant israélien dans la bande de Gaza lundi et mardi derniers continue d'être au cœur d'une intense action diplomatique appelant à l'ouverture d'une enquête internationale indépendante. Après l'Allemagne, la Belgique et la Suisse, c'était au tour, jeudi et hier, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et du Haut-commissaire des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies de réclamer l'envoi d'une enquête internationale indépendante pour déterminer les circonstances et les responsables du massacre de 63 Palestiniens lors des manifestations qui ont été organisées au niveau des points frontaliers entre Gaza et Israël pour protester contre le transfert de l'ambassade américaine à El-Qods occupée et pour commémorer aussi le 70e anniversaire de la Nakba (catastrophe). "Le fort contraste dans le nombre de victimes (...) était totalement disproportionné", a déclaré le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Raad Al-Hussein, en ouverture de la session extraordinaire que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé d'organiser sur la situation "dans les territoires occupés palestiniens". Selon lui, "les morts résultent d'un usage illégal de la force", a rapporté l'APS. "Les appels de nombreux Etats et observateurs en faveur d'une enquête qui soit internationale, indépendante et impartiale", a-t-il encore insisté. Selon Zeid Raad Al-Hussein, les actes des Palestiniens durant les récentes manifestations ne semblaient "pas constituer une menace imminente de mort ou de blessure mortelle pouvant justifier l'usage d'une force meurtrière". "L'occupation doit cesser, pour faire en sorte que les Palestiniens puissent être libérés. Mettez fin à l'occupation, et la violence et l'insécurité s'estomperont largement", a estimé M. Zeid. Réunis hier à Istanbul, en Turquie, des Etats membres de l'Organisation de coopération islamique (OCI) ont exigé aussi l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les massacres de Palestiniens par l'armée israélienne qui bénéficie du soutien des Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité, où Washington a usé de son droit de veto pour rejeter le projet de résolution condamnant l'usage de la force par Tel-Aviv. Pour leur part, les chefs de la diplomatie arabes se sont réunis en session extraordinaire au Caire pour discuter des évènements de lundi et de mardi à Gaza, à la demande de l'Arabie Saoudite à la position ambiguë concernant ce dossier. Dans le communiqué final, l'organisation panarabe a réclamé elle aussi une enquête internationale indépendante. Lors de la réunion du Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a lui aussi appelé à "une enquête internationale" sur les "crimes" des forces israéliennes. "Nous assistons à un état d'agression flagrante contre la loi et la légitimité internationales", a-t-il dit. Lyès Menacer/Agences