Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU se réunit vendredi en session extraordinaire pour décider de l'envoi d'enquêteurs internationaux après la mort de dizaines de Palestiniens lors de l'agression de l'armée israélienne à la frontière de la bande de Ghaza, ont rapporté des médias. Le projet de résolution, présenté devant le Conseil par le Pakistan au nom de l'Organisation de la Coopération Islamique et sur lequel les 47 Etats membres de l'ONU vont se prononcer, demande l'envoi en «urgence d'une commission d'enquête internationale indépendante». Cette réunion extraordinaire a été demandée un peu plus tôt cette semaine par «la Palestine et les Emirats arabes unis, au nom des pays arabes», a informé l'ONU. Elle a été soutenue par 51 pays dont, outre les pays arabes, la Chine, la France, le Brésil, la Suède, la Belgique, l'Irlande, la Suisse, l'Iran, l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Mexique, le Portugal ou encore l'Espagne. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad al Hussein, doit prendre la parole à 10H00 (08H00GMT). Les 47 Etats membres du Conseil débattront ensuite du projet de résolution qui demande à l'ONU d'enquêter sur «toutes les violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire» à El Qods et Ghaza, «dans le contexte des assauts militaires menés lors des grandes manifestations civiles qui ont commencé le 30 mars 2018». Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Ghaza se rassemblent depuis le 30 mars près de la frontière pour la «Marche du retour», qui revendique le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés en 1948. Les forces d'occupation israélienne ont tué lundi près de 60 manifestants palestiniens et blessé 2.500 autres, lors de protestations massives le long de la barrière de sécurité séparant Israël de la bande de Ghaza, faisant de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014. Ces protestations ont coïncidé avec l'inauguration lundi à El Qods de l'ambassade des Etats-Unis en Israël. L'Egypte ouvre sa frontière exceptionnellement un mois pour le Ramadhan Le président égyptien a ordonné l'ouverture exceptionnelle un mois de la frontière avec Ghaza à l'occasion du mois du Ramadhan, après des protestations massives durant lesquelles environ 60 Palestiniens ont été tués lundi par les forces d'occupation israélienne à la barrière entre Israël et la bande de Ghaza, ont rapporté vendredi des médias. Le président Sissi a indiqué jeudi soir sur sa page Facebook que cette décision avait été prise «pour alléger les souffrances» des habitants de l'enclave palestinienne. La bande de Ghaza est soumise à un blocus israélien depuis plus de 10 ans. Le terminal de Rafah frontalier de l'Egypte, la seule ouverture de la bande de Ghaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël, a été largement fermé ces dernières années, Le Caire invoquant des menaces pour la sécurité du pays. L'ouverture de la frontière a été annoncée quelques heures avant une réunion prévue à Istanbul des dirigeants du monde musulman pour faire condamner Israël après la bain de sang du lundi dans la bande de Ghaza. Ce «sommet extraordinaire» de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) sera présidé par le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan. Un immense rassemblement populaire de soutien aux Palestiniens est également prévu dans l'après-midi à Istanbul. Le président égyptien avait déclaré mercredi soir être «en contact avec Israéliens et Palestiniens pour que cesse l'effusion de sang, dans la bande de Ghaza. La dernière fois que le passage de Rafah a été ouvert pour une période relativement longue, c'était en 2013 pour trois semaines. Les chefs de la diplomatie arabes réunis jeudi en session extraordinaire au Caire, à la demande de l'Arabie saoudite, ont réclamé une enquête internationale sur les «crimes» israéliens, après le bain de sang de lundi dans la bande de Ghaza, la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014. Les manifestations lundi dans l'enclave palestinienne ont coïncidé avec l'inauguration à El Qods de l'ambassade des Etats-Unis en Israël, cinq mois après la décision du président Donald Trump de considérer El Qods comme capitale d'Israël.