Les deux parties devront se rencontrer à nouveau dans une dizaine de jours. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et le groupe de Bélaïd Abrika se sont quittés, mercredi soir, sans avoir tranché les questions inscrites au chapitre 3 de la plate-forme d'El-Kseur, dont l'officialisation de tamazight. Celle-ci est renvoyée au même titre que les autres relatives à la liberté de la presse et à l'indépendance de la justice à une énième séance de travail du comité de suivi, prévue au plus tard dans une dizaine de jours. Selon des sources dignes de foi, la reconnaissance de tamazight comme langue officielle bute sur un problème de formulation. À cet égard, le gouvernement aurait convenu d'officialiser tamazight, aussitôt qu'elle deviendra un outil de communication, maîtrisé par tous les algériens. L'introduction de cette langue dans l'enseignement et la mise en place d'une académie se veulent des gages de la bonne foi des pouvoirs publics. “Pour nous, l'essentiel étant que la soumission de cette langue à un référendum soit écartée”, affirme un membre des archs. L'abandon de cette perspective était la condition à la reprise des pourparlers l'hiver dernier. Depuis, des points contenus dans la plate-forme d'El-Kseur ont trouvé motif de satisfaction, dont la revalorisation du montant de l'indemnité octroyée aux blessés et aux familles des victimes du printemps noir. Toujours, selon les archs, le décret fixant les modalités d'attribution des pensions sera annoncé au courant de la semaine prochaine par le chef de l'exécutif. La décision définitive concernant l'officialisation de tamazight sera, quant à elle, révélée par le président de la république. Elle sera rendue publique en perspective d'un déplacement de Abdelaziz Bouteflika à Tizi Ouzou. Présenté comme une visite de travail et d'inspection, ce séjour, le premier depuis quatre ans — excluant le meeting électoral pour la présidentielle d'avril 2004 —, serait le couronnement de la normalisation de la région. En se rendant le 18 avril dernier à Béni Douala où il s'est recueilli sur la tombe de Guermah Massinissa, M. Ouyahia a balisé le terrain au chef de l'Etat. La défiscalisation concédée aux commerçants conformément à l'aune des incidences des évènements et préalables à l'application de la plate-forme d'El-Kseur, ainsi que l'argent injecté dans l'économie locale, sont en outre les signes de cette réconciliation S. L.