L'espoir d'une prise en charge rapide de ce grave problème de santé publique est exprimé. Le chef-lieu communal de Bouzeguène baigne dans un environnement nauséabond. En effet, de nombreux quartiers situés au cœur même de cet important chef-lieu de commune et de daïra ne sont toujours pas raccordés au réseau d'assainissement, à tel point que l'on dénombre près d'une centaine de fosses septiques réalisées sans aucune norme technique. Ce sont de simples bassins recouverts de dalles en ciment qui débordent de tous les côtés et infestant les terrains agricoles, les rigoles ainsi que les cours d'eau qui traversent la ville de part et d'autre. Après la saison des pluies et dès le début du mois de mai, les cours d'eau s'assèchent et place alors aux eaux dégoulinantes, noirâtres et puantes, en plus des odeurs fétides qui se répandent à des dizaines de mètres à la ronde. Tous les réseaux d'assainissement des villages ont leur point de chute dans les deux cours d'eau du chef-lieu communal qui charrient alors des tonnes de matières fécales jusqu'au lit de l'oued Sebaou. Un des habitants du quartier de Takoucht At-Aakra, à l'est de la ville, nous dira avec dépit : "Depuis le début des années 80, nous avons sollicité tous les P/APC qui ont défilé à l'APC et toutes les demandes formulées, toutes les audiences et tous les rassemblements populaires sont restés sans suite à ce jour. Nous baignons dans l'insalubrité." Les habitants de Bouzeguène continuent de broyer du noir et ne savent plus à quel saint se vouer. En été, une saison appréhendée par les citoyens, les mouches et les moustiques empestent l'environnement et les rats ont trouvé le milieu favorable à leur prolifération. L'été dernier, deux enfants ont été atteints d'une mystérieuse fièvre et portaient des traces de piqûres de moustiques. Les parents devaient, depuis ce jour-là, fermer les vitres, en plein été, et utiliser de puissants insecticides. L'année dernière, un groupe d'habitants qui s'est rapproché de la direction de l'urbanisme de la wilaya (DUCH) a été surpris d'apprendre que, sur papier, leur quartier est bel et bien assaini. "Si, Monsieur, vous avez un réseau d'assainissement", leur ont-ils dit. L'espoir d'une prise en charge rapide de ce grave problème de santé publique est exprimé haut et fort. Les habitants restent très circonspects et attendent des solutions pour mettre fin à leur calvaire. KAMEL NATH OUKACI