L'Algérie figure parmi les 10 premiers pays les plus riches en termes de produit intérieur brut (PIB). Elle arrive à la quatrième position, avec un PIB estimé à 165 milliards de dollars, devancée par le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Egypte. Dans son rapport annuel intitulé "Perspectives économiques en Afrique" publié au début de l'année, la Banque africaine de développement évoquant une croissance du PIB réel de 2,5% en 2017 contre 3,3% en 2016. La BAD l'impute à la baisse des investissements publics, résultant de la réduction des ressources de l'Etat intervenue malgré la stabilité de la croissance du secteur des hydrocarbures, où une reprise de la production est amorcée depuis 2015. Les projections pour 2018 (3,5%) et 2019 (3,8%) annoncent un retour de la croissance à un niveau comparable à ceux d'avant 2017 grâce, entre autres, aux efforts d'assainissement des dépenses publiques au rééquilibrage des comptes extérieurs, à la poursuite de la reprise du secteur des hydrocarbures, ainsi qu'à la relance des investissements publics. L'année dernière, relève la BAD, l'exercice de consolidation budgétaire a induit une réduction de 28% des dépenses d'équipement et le gel de certains projets budgétés en 2014-2019. L'assèchement des liquidités des banques a restreint leur capacité d'intermédiation financière et, par conséquent, leur aptitude à financer des projets d'investissement publics et privés. Il en a résulté une baisse de la croissance du PIB réel hors hydrocarbures. Même si son impact sur le secteur réel a été limité, la baisse des prix du pétrole affecte depuis 2014 les comptes public et extérieur, avec pour corollaires un épuisement de l'épargne budgétaire et une baisse du stock de devises (97 milliards de dollars à la fin 2017 contre 179 milliards en 2014). Malgré la crise, l'Algérie a été le troisième principal contributeur à la croissance de la région Afrique du Nord, à hauteur de 13,4% l'année, en baisse par rapport à 2016, puisqu'elle se situait alors à 28%. Cette réduction de la part algérienne s'explique notamment par un ralentissement de la croissance. Le gouvernement a réduit les investissements publics dans un contexte de baisse des revenus. Les recettes de l'Etat ont diminué en raison des quotas imposés par l'Opep en 2016, lesquels ont annulé les gains résultant de la hausse des cours du pétrole. Selon la BAD, l'un des défis que doivent relever les pays d'Afrique du Nord est l'importance du secteur informel, qui représenterait entre 30 et 40% du PIB en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Le faible respect des obligations fiscales parmi les entreprises informelles réduit les recettes publiques. Faire entrer davantage d'entreprises dans le secteur formel est donc une étape importante pour augmenter les recettes publiques et stabiliser la croissance. M. R.