La mise en œuvre de la feuille de route tracée par la tutelle est confortée par une "importante pluviosité qui a donné lieu à un taux de remplissage national des barrages de 70% durant le mois de mai en cours", relève le DG de l'ADE. Les 25 wilayas qui ont souffert l'été dernier d'un manque d'eau passeront la saison estivale en toute quiétude puisqu'elles seront alimentées régulièrement en eau potable. C'est là la promesse faite par l'Algérienne des eaux (ADE), qui s'est engagée pour une alimentation en eau potable (AEP) permanente pour la région Est du pays, ainsi qu'à cinq autres wilayas, et qui s'appuie sur les différents projets sectoriels structurants déjà réalisés ou encore en réalisation. Ces projets s'inscrivent dans le cadre du plan d'action du ministère des Ressources en eau (MRE) en collaboration avec le département de l'Intérieur et des Collectivités locales et visant à réduire le déficit enregistré ces derniers mois et pour lequel une enveloppe exceptionnelle de 31 milliards de dinars a été dégagée. L'objectif recherché par la tutelle est d'éviter, à tout prix, le scénario vécu en 2017, notamment dans les wilayas d'Annaba et d'El-Tarf, où des émeutes ont eu lieu à cause d'un manque terrible en eau potable. Pour ces localités, le MRE assurera de l'eau pendant 16, voire 18 heures/jour. Le programme consiste en de nouveaux raccordements, de nouvelles réalisations de forages, de réhabilitations de réseaux... et autres opérations permettant la réduction des fuites. L'Algérienne des eaux (ADE) ambitionne, à ce propos, de réduire le taux des fuites sur son réseau d'eau, affirme Smaïn Amirouche, directeur général de l'ADE, de 30% à 18% d'ici à 2030. "Le taux de pertes actuellement est de l'ordre de 30%. Toutes les opérations qui sont en cours, projetées ou financées, tendent à ce que d'ici à 2030, nous ramèneront le taux des fuites à un taux acceptable qui se situe entre 18 et 20%", a-t-il souligné, hier, sur les ondes de la Radio algérienne. Outre les fuites d'eau, le raccordement illicite au réseau entraîne des pertes de 15% du volume global produit, affirme également le DG de l'ADE. Ce qui porte le taux de perte à près de 50%. Pour cela, l'ADE a demandé un financement annuel de 5 à 10 milliards de dinars, pour la rénovation du réseau qui constitue, avoue M. Amirouche, une priorité au sein de l'ADE. Pendant l'été, la demande de certaines régions augmente de 50%. La mise en œuvre de la feuille de route tracée par la tutelle est confortée par une "importante pluviométrie qui a donné lieu à un taux de remplissage national des barrages de 70% durant le mois en cours", relève M. Amirouche. Dans la stratégie élaborée par le département de M. Necib, il y a lieu d'ajouter le recouvrement des créances de l'ADE évaluées à 46 milliards de dinars non payées par les clients de l'entreprise. Sur ce montant, 16 milliards de dinars sont des créances "très anciennes", détenues sur les sociétés de gestion de l'eau au niveau des communes, indique M. Amirouche, qu'il considère, d'ailleurs, "irrécupérables". Les créances de l'ADE auprès des institutions publiques dont les collectivités locales, les communes... représentent 8 milliards de dinars qui, d'après le DG, sont en cours de règlement suite à la correspondance du ministère de l'Intérieur adressée aux walis pour accélérer le paiement. Celles des ménages, des industriels... et autres activités sont estimées à plus de 22 milliards de dinars. Par ailleurs, les 557 communes, qui continuent de gérer à elles-seules l'eau, seront raccordées au réseau de l'ADE dès l'année 2020. Pour l'année en cours, 150 communes confieront la gestion de l'AEP à l'ADE. B. K.