Le groupe Cevital a proposé 100 milliards de centimes pour participer à la prise en charge du traitement des déchets de la commune. Les autorités de la wilaya de Béjaïa semblent avoir pris conscience de la dégradation de l'hygiène dans la majorité des quartiers du chef-lieu, laquelle s'est accentuée en ce mois de Ramadhan par l'augmentation de la production de déchets ménagers. Devant cette situation, le wali par intérim a dû faire ses excuses aux citoyens pour les désagréments causés. Cette déclaration montre l'impuissance des pouvoirs publics à traiter cette question liée à l'environnement et la protection de la santé des citoyens. Une problématique censée être prise en charge par la mise en place d'un Epic, BougieNet, annoncée par l'ancien wali. Pire encore, le wali par intérim, qui reprend à sa charge cette question, ne fait qu'exprimer son inaptitude à faire appliquer une décision par la trésorière communale, qui refuserait, selon lui, d'exécuter une réquisition du mandat de 70 milliards de centimes, destiné à la subvention de l'Epic, qui lui aurait été notifiée par le président de l'APC. Une subvention, accordée en octobre 2017, par voie de délibération de l'APC de Béjaïa au profit de l'Epic. Le vice-président chargé de l'hygiène, Mansouri Rachid, a évoqué sur les ondes de la radio — propos qu'il nous a confirmés — l'existence de lobbies qui seraient derrière ce blocage, sans donner plus de précisions. La mise en fonction de BougieNet reste, a ajouté M. Mansouri, encore pendante à la finalisation de son dossier, au niveau de la trésorerie communale. Et devant cette lenteur dans la mise en service de l'Epic, le wali par intérim a pris la décision d'autoriser l'APC de Béjaïa à signer des contrats avec les entreprises privées pour assurer cette tâche. Approché à ce sujet, le vice-président chargé des finances de la commune, Mouhoubi Allaoua, a souligné que la position de la trésorière communale est tout à fait juste dès lors qu'il s'agit d'un engagement établi sur l'exercice budgétaire 2017 clôturé et que sa réalisation, c'est-à-dire le paiement, ne peut intervenir que dans le cadre d'un budget supplémentaire 2018 approuvé. Et devant ces positions contradictoires, il est utile de revenir sur la genèse de cet Epic. L'ancien wali, actuellement promu ministre des Sports, est à l'origine de la décision de confier à l'Epic la collecte des déchets, alors que sa mission initiale portait sur la gestion du CET de Sidi Bouderhem, qui a été fermé sous la pression des citoyens d'Oued-Ghir. Cette décision du wali avait été prise après l'abandon du projet, initié pendant deux ans depuis 2015 avec le Club 92, étonnamment pour le même montant de prestations, soit 70 milliards de centimes. Il avait été encensé pendant un temps, alors que Cevital avait fait une offre généreuse de 100 milliards de centimes pour participer à la prise en charge de la problématique du traitement de déchets de la commune. Les autorités locales s'étaient empressées de ressortir des tiroirs la proposition des opérateurs économiques français du Club 92 avant de l'écarter au profit d'un Epic. Subvention de 70 milliards attribuée sur la base d'une simple fiche technique, avec des équipements d'un montant 55 milliards de centimes, la part des salaires et des frais de gestion, que les élus FFS membres de l'Assemblée de l'époque avaient totalement rejetée pour non-respect des dispositions règlementaires liées à l'appel à la concurrence et l'application d'un cahier des charges. Interrogé également à ce propos, Mouhoubi Allaoua, qui était élu à l'époque, a précisé qu'il avait aussi désapprouvé ladite délibération en raison du "caractère ambigu de sa formulation", sachant, expliqua-t-il, que l'on ne peut pas octroyer une subvention tout en exigeant le remboursement sous forme d'exonération des paiements des prestations que l'Epic aurait à facturer pour la commune. Il ajoute que sur le plan économique, l'équation proposée ne tient pas la route dès lors que la subvention sous cette forme de prêt risquait d'hypothéquer la viabilité même de l'Epic. M. Ouyougoute