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Béjaïa : le Café littéraire réagit à la condamnation de Merzoug Touati Ses animateurs appellent à la création d'un comité de soutien pour la libération du blogueur
La condamnation du blogueur Merzoug Touati à une peine de 10 ans de prison ferme par le tribunal de Béjaïa, jeudi dernier, a fait réagir les animateurs du Café littéraire. Dans une déclaration, ces derniers ont d'emblée indiqué que cette condamnation, prononcée au motif que le blogueur serait coupable d'"intelligence avec une puissance étrangère", constitue, pour eux, "un véritable déni de justice". D'où leur appel à la création d'un comité pour la libération de Merzoug Touati, afin que la mobilisation soit la plus large possible. Citant l'un des avocats du blogueur qui a estimé que, sur le plan juridique, l'accusation, qualifiée par les animateurs du Café littéraire de "monstrueuse", est loin d'être convaincante, car ne s'appuyant que sur un entretien vidéo que le blogueur avait réalisé avec un diplomate israélien. Un entretien dans lequel ce dernier "aurait déclaré, entre autres, qu'il aurait existé de par le passé une cellule ayant représenté Israël à Alger comme cela aurait été le cas à Tunis, Rabat..." Une révélation qui aurait courroucé les autorités, lesquelles se seraient décidées, poursuit le communiqué, "à l'arrêter avant qu'il n'eut pu aller plus loin dans ses investigations journalistiques". Les animateurs du Café littéraire ont rappelé avec insistance que tous les sujets que le blogueur avait abordés avec ce diplomate sont connus de tout le monde, étalés de surcroît dans la presse nationale à longueur d'années. "C'est pourquoi, il est permis de reconnaître sans hésiter qu'il s'agit là d'un procès politique qui ne dit pas son nom." Et de s'interroger : "Pourquoi ce qui est interdit et considéré comme ‘une intelligence avec l'ennemi' est-il facilement permis pour d'autres ? Souvenons-nous de la poignée de main chaleureusement donnée en 1999, à Rabat, par Bouteflika lui-même, le Premier magistrat du pays, à Ehud Barak, alors Premier ministre de l'Etat israélien, cette entité même que le président du tribunal de Béjaïa a traitée de ‘pays ennemi' lors de l'audience de jeudi." Occasion pour les animateurs du Café littéraire de revenir sur le cas du "militant de la laïcité, Slimane Bouhafs", accusé, selon eux, sans preuves, d'atteinte à la religion et condamné à trois ans de prison ferme. Et de rappeler avec regret que "beaucoup d'autres cas d'abus de pouvoir ont déjà détruit dans le passé la vie de plusieurs personnes innocentes, et les militants sont généralement les premiers à payer cher leur engagement pour la liberté et la justice". Aussi, il est de notre devoir de réagir, ont conclu les animateurs du Café littéraire, pour exiger sa libération immédiate. Et que des "comités de soutien au détenu doivent être constitués partout où c'est possible". Partis politiques, associations, intellectuels, artistes et citoyens anonymes, tous les défenseurs sincères de la liberté doivent s'impliquer dans cette lutte qui sera "certainement dure et longue, pour arracher sa libération", ajoutent-ils. Le Café littéraire de Béjaïa déclare, enfin, qu'il sera partie prenante de toute initiative s'inscrivant dans ce sens. M. Ouyougoute