La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle s'inquiète de l'état de santé de deux blogueurs. Il s'agit de Slimane Bouhafs et de Merzoug Touati. La Laddh interpelle le gouvernement afin qu'il "respecte ses engagements en matière de liberté d'opinion et d'expression" et qu'il cesse les poursuites à leur encontre, appelant à la libération inconditionnelle de ces "détenus d'opinion". Dans son communiqué, la Laddh a rappelé que Slimane Bouhafs, "un Algérien de confession chrétienne, a été condamné à trois ans de prison ferme et à une amende de 100 000 DA pour offense à l'islam suite à un commentaire sur Facebook". En prison depuis juillet 2016, il a bénéficié, a-t-on ajouté, "d'une remise de peine de 16 mois". Et comme il observe une "grève de la faim à la prison de Jijel" alors qu'il est "déjà malade", son état de santé ne cesse, depuis, de se dégrader. On craint surtout "pour son intégrité physique". Raison pour laquelle sa famille exige sa libération conditionnelle ou son transfert vers la prison de Béjaïa, a-t-on indiqué. Idem avec le deuxième détenu, Touati Merzoug. Le jeune blogueur est incarcéré à la prison de Béjaïa depuis janvier 2017. Son dossier en instruction, le détenu est en attente d'un procès, pour "intelligence avec l'ennemi et incitation à la rébellion". Il risque gros, a indiqué la ligue. Le tout pour avoir accordé, a-t-on poursuivi, "un entretien sur son blog ‘La Hogra' à un responsable israélien au sujet des émeutes de janvier passé à Béjaïa. Il dit avoir usé de son droit d'informer garanti par la loi". La demande de sa remise en liberté ou de contrôle judiciaire introduite par sa défense a été rejetée, a-t-on affirmé. Alors qu'il est à son 26e jour de grève de la faim, il revendique, souligne le communiqué, sa libération. "Son état de santé est inquiétant." M. Ouyougoute