Une flottille palestinienne, composée d'un bateau entouré de petites embarcations, a quitté hier matin le port de pêche de Ghaza avec pour objectif de dénoncer le blocus imposé par Israël à cette enclave depuis plus de 10 ans. Même si les organisateurs de cette initiative n'ont pas clairement affirmé si le cortège a pris la mer avec l'objectif de franchir les limites du blocus israélien, qui impose aux navires de rester à moins de 9 milles (16 km) des côtes de Ghaza, le bateau palestinien et les embarcations qui l'entouraient pour le protéger se dirigeaient vers la haute mer. Le départ a été donné à la suite d'une petite cérémonie en présence de centaines de Palestiniens dans le port de pêche de Ghaza. L'action est organisée par le comité de "La marche du retour", à l'origine des manifestations le long de la frontière avec Israël, où plus d'une centaine de Ghazaouis ont été tués. Sur le bateau se trouvaient des Ghazaouis qui veulent sortir de l'enclave, des patients en attente de soins, des étudiants inscrits dans des universités étrangères, de jeunes diplômés au chômage. Le président de cette instance, Khaled al-Batch, a indiqué dans des déclarations rapportées hier par Al-Qods al-Arabi, que l'objectif premier est d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le strict blocus israélien terrestre, aérien et maritime imposé à la bande de Ghaza depuis plus de 10 ans par Israël. "À tous les hommes libres du monde : le chemin de Ghaza vers la liberté, la rupture du siège a commencé ! Douze ans de siège ont fait de Ghaza une gigantesque prison, isolée du monde, et privée des droits les plus élémentaires, garantis par la Déclaration universelle des droits de l'homme", a-t-il souligné dans sa prise de parole avant le départ de la flottille "La marche du retour". Il a appelé la communauté internationale à soutenir l'action, en évoquant la liberté d'éducation et de circulation. Par ailleurs, le comité en appelle à la communauté internationale, à la Croix-Rouge et à l'Union européenne pour protéger les passagers. "Le départ du bateau a pour but de consacrer le lancement de la première ligne maritime entre Ghaza et le reste du monde, et également la mise en application des normes relatives aux droits de l'homme qui assurent la liberté de mouvement", avait souligné Salah Abd al-Ati, militant des droits de l'homme et membre du comité d'organisation de la Grande marche du retour. Rappelons que ce départ coïncide avec le huitième anniversaire du massacre du Mavi Marmara, le 31 mai 2010, lorsque des soldats de l'occupant israélien avaient sauvagement attaqué un navire Mavi Marmara affrété par une association turque et où 10 humanitaires avaient été tués. Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de 6 bateaux chargés d'aide humanitaire qui tentaient de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Ghaza, depuis plusieurs années. Merzak Tigrine